La France, un «pays d'assistés»?

Publié le par desirsdavenirparis5

Priver plus d'un million de bénéficiaires du RSA et leur famille de revenu minimum? L'idée n'est pas de Marine Le Pen, ni de son père, mais bien du très influent conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Quelques jours après la cuisante défaite de l'UMP aux cantonales, cet ancien de Minute théorisait dans Paris-Match son «plan de bataille» pour reconquérir d'ici 2012 l'électorat populaire: immigration, identité nationale, et lutte contre l'assistanat dans le cadre d'une «grande loi de réhabilitation du travail». Alors que 4 millions de Français sont au chômage et que la crise continue de produire ses effets, l'idéologue propose ni plus ni moins de «réserver le RSA aux bénéficiaires qui ont un travail». Or parmi les 1,8 million d'allocataires du revenu de solidarité active, l'ex-RMI, seuls 650.000 sont dans ce cas. Si une telle mesure était votée, plus d'un million se verraient donc privés de ressources. 

Une idée folle? La dénonciation de l'«assistanat», sujet «clivant» par excellence entre la gauche et la droite, est pourtant en train de devenir la lubie des durs de la majorité, qui pensent sans doute pouvoir rejouer la partition victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007.

Fin mars, un député de Moselle proposait de forcer les chômeurs à effectuer des «travaux d'intérêt général». Quelques jours plus tard, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Laurent Wauquiez, annonçait dans Le Figaro une proposition de loi conditionnant le versement du RSA à «cinq heures de travail social» – non rémunéré – par semaine.

Publié dans Exclusion-pauvreté

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