Courez voir Harvey Milk !

Publié le par desirsdavenirparis5

LE BILLET DE CAROLINE WERKOFF

Si vous êtes comme moi férus et même complètement toqués de politique, du genre, les querelles et les conflits constants à l’intérieur du PS m’insupportent, demain j’arrête tout, et que pour souffler, décompresser, vous ne pouvez pas vous empêcher de faire quelque chose…en rapport avec la politique, courez voir Harvey Milk.

Sean Penn dans le rôle titre du premier homosexuel revendiqué de l’histoire des Etats-Unis à occuper une fonction élective y est remarquable. Jamais dans l’excès, il incarne à la perfection ce gay de San Francisco dans les années 70, pas tout à fait sympathique, qui devient, à mesure qu’il remporte des succès électoraux, un politicien dans le moule, qui sait s’occuper du découpage des circonscriptions pour remporter des élections, manipuler marches et autres manifestations en sa faveur, vendre ses voix au plus offrant contre services rendus.

Outre ce personnage détonnant et complexe qui fit avancer grandement les droits des gays en leur garantissant notamment l’égalité dans l’accès à l’emploi, j’ai aussi été touchée par Dan White, celui qui aurait pu être estampillé « méchant » : l’assassin du maire de San Francisco George Moscone et de Harvey Milk, devenu alors conseiller municipal de cette même ville.
Dan White est aussi conseiller municipal, conservateur, de San Francisco. Le réalisateur Gus Van Sant le présente comme étant constamment humilié par Harvey Milk qui lui promet sans cesse des alliances électorales pour mieux l’isoler et l’humilier au sein du conseil municipal, lui brisant peu à peu sa carrière politique. Poussé à bout, lorsqu’il se sent fini politiquement, il abat son maire et celui qu’il estime responsable de sa perte.

Ce film cerne les émotions politiques poussées à l’extrême, la détresse de Dan White qui estime avoir tout perdu dans le combat politique, l’immense joie d’Harvey Milk lors des soirs de victoires électorales,  son émotion profonde d’avoir réussi à redonner espoir à tous les gays américains qui avaient honte de ce qu’ils étaient, ou la tristesse devant l’impuissance chronique à concilier harmonieusement vie privée et publique.

Pour ces raisons, et d’autres encore, allez voir ce film, je suis sûre qu’il vous plaira…

Caroline Werkoff
13 Mars 2009

Publié dans Exclusion-pauvreté

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