Sécurité sociale: Baroin dit vouloir protéger un modèle « magnifique »

Publié le par desirsdavenirparis5

Intervenant  à Bercy, en clôture du premier cycle de formation de l’Institut des hautes études de protection sociale (IHEPS), sur le thème :  «Protection sociale et compétivité», François Baroin a mis l’accent sur la nécessité de sauvegarder notre « modèle social magnifique ». Pour ce ministre du Budget, des Comptes publics et de la réforme de l’État, le  « cap difficile 2011/2013 », oblige  à des mesures drastiques, avant que le retour espéré de la croissance permette de consolider la situation grâce à un surcroît de recettes. « Si nous plongeons vite, nous pouvons aussi remonter vite ! », a-t-il  lancé à la cinquantaine de participants présents.

Pour le ministre, avec le déficit 2010 du régime général « le plus élevé de l’histoire » (attendu à 26,8 milliards d’euros), la question du traitement de la dette sociale est « d’égale valeur » que celle de la réforme des retraites.
De fait, la dette sociale accumulée au sein de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS, « banque » de la Sécu) pour l’ensemble du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) représentera 54,6 milliards d’euros au titre des seules années 2009 et 2010 !
Une commission parlementaire de la dette, est censée faire émerger des propositions consensuelles ! « Elle a déjà tenu deux réunions et clôturera ses travaux à la fin du mois », selon le ministre. Les mesures suggérées devraient être inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Pour le moment c’est le black out. 
Dans l’immédiat, le ministre a confirmé la stratégie du gouvernement qui consiste à « tenir fermement le cap » de la maîtrise des dépenses sans augmenter les prélèvements obligatoires dont le taux est, selon lui, « parmi les plus élevés de l’Union européenne ».
 Pour la branche maladie, cela se traduira par des objectifs nationaux de dépenses (ONDAM) sous la barre de 3 % dès l’an prochain : 2,9 % en 2011, 2,8 % en 2012. Au passage, François Baroin a mis la pression sur les Agences Régionales de Santé (ARS) dont une des principales missions sera précisément de tenir strictement ces objectifs de dépenses maladie.« Votre tâche est immense, on se tournera vers vous si ça ne marche pas... », a glissé le ministre du Budget avec une pointe d’ironie en se tournant vers Claude Évin, qui dirige l’ARS d’Ile-de-France (et assure la présidence du conseil d’orientation de l’IHEPS).
 Source , Cyrille Dupuis, Le Quotidien du Médecin(21/06/2010).
 
Il faut donc s’attendre à des décisions d’ordre essentiellement comptables, qui vont peser sur les variables d’ajustement habituelles de la droite que sont : les personnels de santé et les investissements technologiques d’avenir. Cette aggravation aura des conséquences inévitables, à court terme sur la sécurité des populations et  sur la qualité des soins.  
Notre  « magnifique » régime de Sécurité Sociale  fondé à la Libération souffre depuis près de dix ans d’une gouvernance idéologiquement aux antipodes d’une véritable solidarité républicaine et citoyenne. Restons vigilants et combatifs.

Jean Canet

Publié dans Santé-Sciences

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