La restauration scolaire, une affaire de santé publique

Publié le par desirsdavenirparis5

'équilibre nutritionnel des repas servis dans les cantines doit faire l'objet d'une loi, réclame la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) soutenue par l'Association nationale des directeurs de restauration municipale (ANDRM) et par l'Association française des diététiciennes-nutritionnistes (AFDN). "Il faut arrêter avec le steak haché reconstitué, le pané en tout genre, les aliments trop gras ou trop sucrés", estime Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE.

Rendre obligatoire les règles relatives à la qualité nutritionnelle des repas dans les services de restauration scolaire figure au programme du projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, qui sera examiné au Sénat à partir du 18 mai et devrait être voté avant l'été. Mais il faudra attendre les décrets d'application pour que soit déterminé le contenu de ces recommandations. "Les pouvoirs publics nous baladent de promesse en reculade, estime le président de la FCPE. Ma crainte, aujourd'hui, c'est que les discussions sur le goût l'emportent sur les discussions sur la santé publique."

Des recommandations ont été établies en 2007 par le Groupe d'étude des marchés de restauration collective et de nutrition. Les menus sont réalisés sur vingt repas successifs en jours ouvrables, soit un mois. Ils préconisent au moins dix crudités, pas plus de quatre plats contenant plus de 15 % de lipides, en entrée. En plat principal, les aliments à frire ou préfrits, les préparations prêtes à consommer contenant moins de 70 % de viande, de poisson ou d'oeufs, sont limités également à quatre repas, tandis que sont préconisées les viandes en muscle, c'est-à-dire non hachées. Pour les desserts, il est recommandé de servir au moins huit fruits sur vingt jours.

VASTE CAMPAGNE

Parallèlement, et sans attendre des mesures contraignantes, la FCPE lance une vaste campagne auprès des collectivités locales pour les inciter à s'engager, de manière volontaire, à respecter ces recommandations. En France, 6 millions d'enfants fréquentent les cantines de la maternelle au lycée. "Le repas de midi représente 40 % des apports nutritionnels de la journée et doit être un repas équilibré", rappelle Marie-Line Huc, membre de l'AFDN.

Contrairement aux idées reçues, "un repas équilibré ne coûte pas plus cher", assure Nicole Darmon, chercheuse en nutrition, qui a effectué une étude auprès de soixante-quinze écoles. Certes, les matières premières sont plus onéreuses mais, précise Mme Darmon, les quantités servies sont moindres, "alors que dans la restauration classique 30 % à 40 % des produits finissent dans la poubelle".

 

Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 18.04.10 LE MONDE

Publié dans Santé-Sciences

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