La réforme de la carte scolaire a rendu l'école plus injuste
Présentée comme une mesure de justice sociale, la libéralisation de la carte scolaire renforce au contraire les inégalités. Et fait reculer une mixité déjà mise à mal. Inverser la tendance ? Possible, à condition de mettre en œuvre un vrai projet politique.
Vingt-cinq ans qu'elle revient sur le tapis. « Hypocrite » pour les uns, « indispensable » pour les autres, la carte scolaire divise.
Au cœur du débat ? Son efficacité. Créée en 1963 pour gérer l'affectation des élèves, ce dispositif s'est vu attribuer une seconde mission : garantir la mixité sociale à l'école. Loin d'être simple.
Depuis les années 80, la ségrégation s'accentue et la carte scolaire est allègrement contournée. Faut-il la modifier ? Fraîchement élu, Nicolas Sarkozy annonce sa suppression. Quatre ans plus tard, elle n'a pas disparu, mais aurait été « assouplie ».
En clair ? Les élèves sont toujours affectés à l'établissement de leur quartier, mais peuvent obtenir une dérogation, notamment s'ils sont boursiers. « Une manière de favoriser l'égalité des chances et la diversité sociale », affirme le ministère de l'Education nationale. Vraiment ?
Plan
« Les classes populaires ont du mal à demander des dérogations »
« Il s'agit d'attirer les meilleurs »
Les parents jugent sur « des critères ethniques plus que sociaux »
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Aurélia Blanc
www.rue89.com/2011/04/27/la-reforme-de-la-carte-scolaire-a-rendu-lecole-plus-injuste-201021