«Flux migratoires»: fantasmes et mensonges d'Etat

Publié le par desirsdavenirparis5

En bon démagogue qu'il est, soucieux de flatter les différents publics qu'il vise, Nicolas Sarkozy ignore le principe de contradiction. Son intervention télévisée du dimanche 27 février 2011 en témoigne. Après avoir déclaré qu'il fallait saluer les «révolutions arabes» victorieuses et en cours, quelques minutes plus tard il n'en soutenait pas moins que la situation créée outre-Méditerranée pourrait avoir des conséquences majeures sur «les flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme». Et pour donner corps à ces menaces supposées et en souligner tout à la fois l'importance et l'actualité, il ajoutait: «C'est toute l'Europe qui serait en première ligne.» Par quoi s'affirmait le regret implicite mais limpide de l'ordre ancien aujourd'hui en partie disparu: ces régimes dictatoriaux capables de lutter efficacement contre les migrants et les affidés d'Al-Qaïda, selon la doctrine simpliste qui a longtemps tenu lieu de politique étrangère dans cette région du monde.

La nomination de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur et de l'Immigration était ainsi justifiée cependant que la fraction de l'électorat que le chef de l'Etat et l'UMP cherchent à soustraire à l'influence grandissante du Front national devait être rassurée par cette rhétorique sécuritaire et stigmatisante à l'endroit des étrangers venus d'Afrique.

 

 

 

Publié dans Migrations

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