Habiter sans CO₂ c’est possible !

Publié le par desirsdavenirparis5

toogezer  

On l’oublie souvent mais le bâtiment est, en France, le troisième poste d’émissions de CO₂ (25% en 2007) après l’industrie et les transports. Plus gros consommateur d’énergie avec 43 % de l’énergie finale annuelle consommée, cet impact est dû pour les deux-tiers au chauffage. Malgré l‘isolation accrue des logements neufs, la consommation globale a augmenté de 30 % depuis trente ans. Les déplacements habitation-lieu de travail sont aussi à prendre en compte. Une double question de qualité écologique des habitats et d’aménagement du territoire se pose donc.

bedzed

Le bonheur est dans l’immeuble ?

Une majorité de Français aimerait posséder son pavillon individuel à la campagne (enquête TNS-Sofres 2008). Or, un habitat isolé consomme environ 30 % de plus pour son chauffage sans compter l’allongement des déplacements pour faire ses courses ou aller au travail. Par ailleurs, plus de 50% de la population mondiale est déjà urbaine. C’est donc dans les villes que se jouera la création de domiciles plus écologiques.

Les quartiers conçus ou rénovés pour limiter la consommation énergétique et favoriser les énergies renouvelables se multiplient en Europe comme en France. Orientés selon le soleil, traversants, bien isolés et munis de triple vitrage, ces appartements consomment souvent moins de 50 Kw/an par m². La ventilation double-flux chauffe la pièce avec l’air usagé qui sort. Construits avec du bois, les bâtiments stockent le carbone au lieu d’en émettre massivement comme la production de ciment. Les transports sont soigneusement étudiés pour privilégier le vélo, la marche à pied et les transports en commun. La hauteur, limitée à quelques étages, permet de garder une taille humaine. Reste à assurer une mixité entre habitations et activités économiques, entre propriétaires et logements sociaux.

Pour les tenants des « tours vertes », l’avenir est dans le gratte-ciel bioclimatique. La faible emprise au sol dans les mégalopoles surpeuplées est l’avantage majeur. Décriées pour leur réputation énergivore, les tours tentent de se refaire une virginité écologique. L’orientation par rapport au soleil, les dispositifs d’aération et l’isolation suffiraient, selon certains concepteurs, à limiter le recours à la climatisation. Panneaux solaires sur les façades et éoliennes à tous les étages contribueraient à une partie de la dépense énergétique restante. Les tours autonomes en énergie sont cependant rares. La plupart d’entre elles, comme la tour Elithis à Dijon, sont des bâtiments de taille modeste qui ont bien du mal à atteindre l’indépendance énergétique revendiquée.

L’habitat écologique pour tous ?

Une vitrine de l’habitat écologique c’est bien, encore faut-il rénover l’ensemble du parc immobilier (30% des logements français datent d’avant 1949 (INSEE)) et résoudre la pénurie de logements sociaux. La rénovation thermique de 800.000 logements sociaux d’ici 2020 proposée par le Grenelle va dans ce sens. Reste à dépasser la simple isolation, pour passer à un logement populaire réellement éco-conçu.

Ce pas, la marie de Paris semble l’avoir franchi en lançant un logement social à énergie positive dans le 11° arrondissement. Le projet reste cependant modeste (17 logements familiaux). L’OPAC de Paris n’est pas en reste avec ses bâtiments à panneaux solaires de la porte de La Chapelle.

Dans le Nord-Pas de Calais, Chênelet Construction propose la réalisation de petits groupes de logements sociaux à partir de matériaux locaux comme l’argile et la paille sur une ossature en bois. Un mode de construction qui permet de diminuer les charges de chauffage supportées par les habitants les plus modestes tout en n’augmentant pas les frais de construction. La fabrication dans des ateliers sur place permet de mener aussi une action dans le domaine de l’insertion en créant des emplois.

A Romillé, près de Rennes, le système traditionnel de construction en pisé (mur en terre) a permis de construire huit habitations HLM à la fois bien isolées et économiques. L’habitat écologique n’est plus un luxe.

Publié dans Ecologie-Environnement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article