Détrônons démocratiquement le PIB‏

Publié le par desirsdavenirparis5

 

Source : http://www.telerama.fr/idees/a-quand-le-bonheur-interieur-brut,44144.php#xtor=RSS-37


La notion de PIB (produit intérieur brut) et, partant, de croissance (du PIB) a été inventée aux Etats-Unis lors de la grande dépression de 1929. Cet indicateur de richesse reste la référence de nos gouvernements et son augmentation prétend mesurer le progrès de nos sociétés.

La critique en est ancienne et le rapport Meadows « Halte à la croissance » a ouvert le feu dès 1970. Aujourd’hui tout le monde, y compris le Président de la République, dénonce la dictature du PIB, car la crise renforce la légitimité des recherches alternatives. D’autres indicateurs de l’état d’une nation sont élaborés sous le haut patronage des prix Nobel d’économie, Amartya Sen, inventeur de l’indicateur de développement humain (IDH) devenu référence du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), et aussi Joseph Stiglitz. Globalement le PIB a le tort de n’additionner que des valeurs monétaires, produites par les entreprises et les administrations, d’en arriver ainsi à porter à l’actif du PIB les dégâts sociaux et environnementaux, et finalement d’assimiler le progrès humain au progrès économique à travers la croissance du PIB.

Au premier rang des nouveaux indicateurs de richesse , l’IDH, déjà cité, prend lui-même en compte de nombreux indicateurs particuliers, tels que la richesse matérielle, mais aussi l’espérance de vie, l’accès des habitants à la santé et à l’éducation, la participation des femmes à la vie politique, etc…l’empreinte écologique mesure l’équivalent en nombre d’hectares de la consommation nécessaire à un habitant d ‘un pays donné pour vivre et consommer (pour un Français d’aujourd’hui 5,1 ha), et le rapporte aux capacités réelles de la planète. (1,6ha par terrien) .L’indicateur de bien-être économique inclut des valeurs qui vont de la consommation au degré de protection sociale ou de préservation de l’environnement. Un indicateur de santé sociale des régions françaises révèle que les régions les plus riches économiquement, comme l’Ile-de-France, sont les plus pauvres en termes de santé sociale, tandis que le Limousin réalise la meilleure performance. .Sont aussi proposés un indicateur du bonheur, un indicateur de sécurité personnelle…

L’essentiel est peut-être ailleurs. Aucun indicateur, si synthétique qu’il soit, ne peut rendre compte de la complexité du réel. Comme le dit le philosophe Patrick Viveret, spécialiste de ces questions : « un indicateur est un outil pour sensibiliser et alerter : il doit « parler » aux gens afin qu’ils modifient leurs comportements ou acceptent des politiques radicales ».Parce qu’il y a autant de types d’indicateurs que de façons de se représenter une « bonne » société et qu’un indicateur n’est jamais neutre, les indicateurs alternatifs au PIB doivent être le produit d’une délibération collective de qualité. Restera-t-elle confinée au travail d’un petit groupe de savants , ou bien, pour coller à la réalité , commencera-t-elle avec l’expertise quotidienne des citoyens et des citoyennes dans un débat largement ouvert à la société civile? C’est la solution préconisée par un rapport du CESE (Conseil économique, social et environnemental) mandaté par François Fillon, à laquelle s’oppose la « boîte à outils » des économistes présentée par Jean-Paul Fitoussi, porte-parole de la commission Stiglitz mandatée par le Président de la République.

Notre choix est clair : par obligation de pertinence scientifique et par cohérence politique, les citoyens doivent avoir la parole. La démocratie participative est consubstantielle au développement humain.


Désirs d'Avenir Paris

Blog : http://desirsdavenirparis.over-blog.com/
Post.fr : http://www.lepost.fr/perso/desirs-d-avenir-paris/
Facebook : http://fr-fr.facebook.com/desirsdavenir.paris

Publié dans Entreprises- Economie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article