Après la révolution tunisienne, la rue arabe alarme le pouvoir
Dans la quasi-totalité du monde arabe, les autorités politiques redoutent sinon la contagion, au moins une inspiration de la révolution tunisienne qui a provoqué la fuite du Président Ben Ali. La rue arabe, elle, s'exprime ; et parfois avec violence.
Tragiquement d'abord. Après l'immolation et la mort de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant tunisien de 26 ans, l'événement déclencheur de la révolution en Tunisie, plusieurs tentatives de suicide par immolation ont eu lieu dans des pays arabes.
Devant l'Assemblée du peuple au Caire, un homme de 50 ans s'est aspergé d'essence. Le lendemain, un jeune égyptien a lui aussi tenté de s'immoler. En Mauritanie, près de la présidence de la République, un autre s'est aspergé d'un liquide inflammable à l'intérieur de sa voiture.
En Algérie, ils sont cinq à avoir tenté de se suicider ainsi pour protester contre des conditions sociales insupportables. L'un d'eux, Mohcin Bouterfi, âgé de 37 ans, est mort.
Ce mode de contestation désespéré rappelle celui des moines bouddhistes dans les années 60. A Saigon, après le suicide par immolation de Thích Quảng Đức, un bonze vietnamien, en juin 1963 pour protester contre le Président Ngô Đình Diệm, plusieurs immolations publiques avaient précédé le coup d'Etat de novembre 1963.
Par Zineb Dryef | Rue89 | 18/01/2011 | 13H25
Le chiffon rouge de l'islamisme
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