Ségolène Royal dans l'histoire du parti socialiste.

Publié le par desirsdavenirparis5

Lepost.fr
le 06/03/2009,
Le parti socialiste dans son histoire a eu un rapport particulier avec les femmes. Un parti qui aurait pu se revendiquer du féminisme, du combat des femmes et qui pourtant refusera de donner le droit de vote aux femmes lorsqu'il accédera au pouvoir en 1936 malgré la présence, une première pour la France, de deux femmes au gouvernement de Léon Blum. Il a quand même su mettre en avant des femmes aux plus hauts postes de responsabilité jusqu'à Edith Cresson qui fût premier ministre et la seule femme à ce jour. Pourtant au lieu de s'en féliciter on se remémorera les avanies et les insultes qu'elle subira durant l'année que durera son mandat.
On peut donc dire que l'histoire féministe des socialistes est ambigüe. Tantôt offensive, tantôt destructrice.
C'est le parti socialiste qui, le premier, a présenté une femme en position éligible à la plus haute magistrature du pays: celle de président de la république. C'est un événement historique pour le pays dans son ensemble car jamais une femme ne s'est trouvée en mesure d'accéder aux plus hautes responsabilités. C'est un événement considérable aussi pour l'ensemble des femmes, même celles qui sont hostiles, puisque Ségolène Royal, c'est d'elle qui s'agit, aura défriché le terrain et installer la première dans la tête des gens, l'idée qu'une femme pouvait décider de la marche du pays.
Cet événement était aussi considérable pour notre pays que l'élection de Barack Obama pour un pays comme les USA. Car on le sait, le plafond de verre est encore bien présent pour les femmes comme le déclarera Hillary Clinton. Même aux Etats-Unis.
On était donc en droit de penser que le parti socialiste valoriserait ce "progressisme humaniste" et appuierait le changement pour rentrer de plein pied dans le XXIième siècle et se mettre en conformité avec les valeurs féministes qui le transcendent. Que nenni. Il n'aura de cesse de mettre des bâtons dans les roues de la femme que les militants ont plébiscitée largement pour le représenter.
On se souvient de l'ambiance détestable de la primaire socialiste qui restera comme le symbole d'un machisme triomphant: "Qui va garder les enfants" (Fabius), " L'élection n'est pas un concours de beauté" (Mélenchon), " Le talent ce n'est pas la taille" (Aubry),... Eh oui, car le machisme n'est pas l'apanage des hommes, il est aussi de certaines femmes qui n'acceptent pas la réussite des autres et qui font passer leur frustration devant l'intérêt général. Et cette atmosphère sera amplifiée bien sûr pendant les présidentielles, l'UMP s'en donnant à cœur joie dans la vulgarité sous la complaisance des ténors socialistes qui resteront coi.
Pourtant cela n'empêchera pas Ségolène Royal d'atteindre le deuxième tour de l'élection présidentielle et de se qualifier pour la finale après avoir réalisé un très bon score. Malheureusement elle sera battue ensuite par le candidat de la droite qui aura su rallier à lui tous les suffrages des machos de droite comme de gauche...

Ségolène Royal malgré sa défaite est rentrée dans l'histoire du parti socialiste comme étant la première femme en finale. On peut donc penser qu'en ces temps de célébration des femmes, le parti socialiste allait logiquement lui rendre hommage, d'autant plus qu'elle représente encore la moitié des militants qui ont voté pour elle. Et bien pas du tout! L'hebdo socialiste qui sort ce week-end va faire l'impasse sur cet événement! Aussi incroyable que cela puisse paraitre il va ignorer tout un pan de son histoire, allant jusqu'à accomplir l'exploit de célébrer les femmes sans parler une seule fois de Ségolène Royal. C'est fort! (...)

Publié dans Ségolène Royal

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