Nicolas Sarkozy et le « courage » des tyrans
Dans une déclaration du 11 février, le président de la République française a rendu hommage à « la décision courageuse » d’Hosni Moubarak. Quand un pays s’émancipe et chasse son tyran, qui le Nicolas Sarkozy salue-t-il ? Le peuple… et le tyran.
Barack Obama, quelques heures après l’annonce de la démission d’Hosni Moubarak, vendredi 11 février, prononça un discours officiel. On ne sait s’il a été rédigé dans la précipitation ou s’il était déjà prêt… Et s’il a été plutôt bref, il faut en souligner la pertinence, la justesse et la singularité.
Pertinent car il s’est adressé, d’abord et surtout, aux Égyptiens, en prenant acte de la situation : « Le peuple d’Égypte a parlé, sa voix a été entendue et l’Égypte ne sera plus jamais la même. » Justesse lorsqu’aussitôt après avoir évoqué « les interrogations » liées à l’avenir, il a dit sa « confiance dans le peuple égyptien à trouver les réponses, pacifiquement ».
Singularité de cette empathie du président des États-Unis, qui tranche avec les commentateurs français crispés et sceptiques, n’ayant à la bouche que des mots gris : « inquiétude », « chaos », « islamisme », « terrorisme ».
Un dictateur tombe et la France s’inquiète…
Par Luc Chatel