LE PRÉFET DE RÉGION ET LES COURANTS DU PS DANS LA MIRE DE SÉGOLÈNE ROYAL

Publié le par desirsdavenirparis5

La présidente de région parle clair et ferme. A l'avant-veille de la prochaine session du conseil régional, elle fait entendre sa petite musique, pas douce

Après-demain lundi, dernière réunion du conseil régional avant l'été. Au menu: les modalités du soutien à Heuliez, des dossiers sur la formation et l'innovation. Plus une visite du préfet de région. Ségolène Royal, face à la presse hier, a balayé plus large que l'ordre du jour des affaires courantes. Tonique et directe avant un été qu'elle passera essentiellement en Poitou-Charentes, y mêlant vacances et travail.

Le préfet de région, Bernard Tomasini, ne passera pas ses vacances avec Ségolène Royal. Le représentant de l'État avait dénoncé urbi et orbi l'attitude de la présidente de région qui, selon lui, avait décommandé au dernier moment le 22 juin son intervention devant les conseillers régionaux. Il est annoncé lundi prochain pour présenter les dossiers «routes nationales» et «ligne à grande vitesse». Il sera froidement reçu. Ségolène Royal n'a pas oublié qu'il avait tenté de lui interdire, selon elle, l'accès à une réunion lors de la visite de Luc Chatel (à l'époque secrétaire d'État) chez Heuliez en mai. «C'est un grossier personnage», dit sans détour Mme Royal. Ambiance.

Les élections régionales de 2010. Ségolène Royal est très présente sur le territoire depuis quelques mois. À moins d'un an des prochaines élections (mars 2010). Elle se défend d'avoir accéléré le rythme: «C'est mon travail. Nous entamerons la campagne électorale au dernier moment. Les gens savent ce que nous avons fait.» Elle refuse de parler tractations avec les Verts, le PC ou les radicaux. «L'équipe est homogène, elle a bien travaillé. Mais je ne retiendrai personne si certains veulent faire leur liste.»

Pas de politique industrielle. C'est le reproche majeur que l'ancienne candidate à la présidentielle fait au gouvernement en place. «Où est le grand chantier national de la voiture électrique qui aurait relancé Heuliez quand nous avons dû nous battre pour nous faire entendre? Où sont les élus de droite quand je ne les vois ni dans le bassin sinistré de Châtellerault ni avec les ouvrières d'Aubade qui ont des idées. Il faut les soutenir.» Les salariées préconisent une spécialisation de la fabrication de lingerie de qualité grande taille. Des sous-vêtements XXL pour une région qui voit grand.

«Le PS, je ne m'en occupe pas. Je soutiens Martine [Aubry, NDLR] dans son travail. Point. Je ne veux plus que mon nom soit utilisé à côté du mot courant. Un courant, c'est un rapport de force. Or, je m'appuie sur la base militante. Les courants ont toujours fait beaucoup de mal au Parti socialiste, ils détruisent les relations humaines.» Ségolène Royal préfère s'appuyer sur un triptyque: le terrain régional, le laboratoire d'idées de Désirs d'avenir et l'université populaire qui se réunit tous les lundis au théâtre Déjazet à Paris, relayée sur internet.

La présidentielle de 2012? «Il serait tout à fait indécent de l'avoir en ligne de mire quand la préoccupation des gens secoués par la crise en est à cent lieues. Je n'y pense absolument pas et je me l'interdis par hygiène de vie personnelle.» Elle le jure, croix de bois croix de fer, et va en enfer si elle ment. «C'est un sujet qui n'obsède que le monde médiatique.»
Charente Libre 04.07.2009
Ivan DRAPEAU

Publié dans Ségolène Royal

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