PS : Ségolène Royal sur tous les terrains

Publié le par desirsdavenirparis5

L'une, Martine Aubry, était invitée hier matin sur Europe 1 ; l'autre, Ségolène Royal, rencontrait la presse quelques heures plus tard, dans son QG, boulevard Raspail, à Paris. Un hasard de calendrier, sans doute. Mais l'omniprésence de Ségolène Royal, en France comme à l'étranger (elle part demain pour un déplacement d'une semaine au Sénégal), contraste avec la stratégie de communication « mesurée » de Martine Aubry.

« Trop de paroles tue la parole » : la première secrétaire du PS est certainement adepte de ce précepte. Elle choisit ses apparitions avec parcimonie et, de l'avis quasi général, réussit ses prestations télévisées. Il reste que la séquence actuelle ne lui est pas très favorable. Après l'échec du « Printemps des libertés » au Zénith, il y a quinze jours, son passage dans l'émission de Michel Drucker « Vivement dimanche », dimanche dernier, n'a pas fait le plein avec un score d'audience (1,9 million de téléspectateurs) très en deçà de la moyenne de l'émission (plus de 4 millions de personnes). Pourtant, Martine Aubry s'est employée, lors de ce rendez-vous populaire, à casser son image de femme « techno », dure avec ses troupes.

Régularité métronomique

Soucieuse sans doute de remettre le Parti socialiste au travail, de reconstruire sur des bases solides, la maire de Lille, à la tête d'une direction pléthorique et hétérogène, ne parvient pas à trouver la bonne « carburation » médiatique. En outre, au sein du PS, il lui est de plus en plus reproché d'être trop présente à Lille, pas assez rue de Solferino, et de déserter les fédérations.

De son côté, Ségolène Royal occupe le terrain médiatique avec une régularité métronomique. Un démenti à ceux qui avaient prédit la disparition progressive des écrans radar de Ségolène Royal après son échec dans la bataille pour le poste de premier secrétaire. A certains de ses proches qui se plaignaient de n'avoir que des miettes au sein de la direction actuelle du PS, Ségolène Royal a assuré qu'on peut faire beaucoup avec peu. Elle fait feu de tout bois et suscite toujours l'intérêt des médias. Rue de Solferino, on raille le fait que chacune de ses rencontres, chacun de ses déplacements donne lieu à un communiqué de presse. On ne se prive pas de rappeler qu'il y a aussi des dérapages, comme lorsqu'elle avait déclaré avoir inspiré Barack Obama, avant de se raviser (et de dire qu'elle plaisantait).

Fin de la « guerre des roses »

Le courant qu'elle soutenait lors du congrès de Reims semble, en outre, se déliter. Mais, toujours en mouvement, Ségolène Royal a fait salle comble en réunissant les adhérents de son association Désirs d'avenir, samedi dernier, au Théâtre Déjazet.

La « guerre des roses » est officiellement terminée. La présidente de la région Poitou-Charentes a déclaré le 11 février sur Canal+ : « Martine Aubry est la chef du Parti socialiste, et moi je suis derrière. » Les deux anciennes ministres de Lionel Jospin ont multiplié l'une envers l'autre les remarques aussi aimables que concises. « Hélas, les médias traitent le PS comme une chronique hippique !, s'amuse un des proches de Ségolène Royal. Vous vous demandez sans cesse qui a bien franchi l'obstacle. Mais, je vous assure : l'intérêt de tous les socialistes est que Martine réussisse. »

RENAUD CZARNES, Les Echos[ 03/04/09  ]

Publié dans Ségolène Royal

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