Yves Bertrand : « Aujourd’hui, ils écoutent à tout va !»
Marianne : On a parfois le sentiment que le gouvernement et l’Élysée sont coupés de la rue. La disparition des RG à l’ancienne, en 2007, les a-t-elle privés de capteurs essentiels ?
Yves Bertrand : Les RG avaient au moins un avantage. Présents sur le terrain, ces policiers négociaient avec les syndicalistes. Ils servaient de médiateur. Ils seraient allés dans les raffineries pour tenter de désamorcer le conflit. Le chef de la section « affaires sociales » connaissait tous les syndicalistes, et ce dialogue ne nuisait pas à la République, loin de là. Nous n’étions pas là pour empêcher les mouvements sociaux, mais pour parler en amont et rechercher des solutions à l’amiable. Mais les RG n’existent plus, et c’est l’une des raisons de l’impasse dans laquelle se trouve le conflit social.
QUESTIONS
Un peu nostalgique, l’ancien patron des RG ?
Pourquoi ?
À quel moment Nicolas Sarkozy a-t-il décidé d’en finir avec les RG à l’ancienne ?
Qu’avez-vous fait de cette commande ?
La sous-direction de l’information générale (SDIG) était censée prendre le relais des RG, mais on l’a dit plutôt mal en point…
Il n’y a plus sur le terrain que la DCRI, ce que vous semblez regretter…
.
Propos recueillis par Frédéric Ploquin - Marianne | Vendredi 5 Novembre 2010 à 11:01 | Lu 1208 fois