Sarkozy, l'avion et la tour Eiffel

Publié le par desirsdavenirparis5

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Voici au moins une révélation, une vraie, des documents de Wikileaks. Son entourage tremble tellement devant Sarkozy, qu'il aurait fait détourner son avion, en 2009, pour que l'Irritable ne voie pas la tour Eiffel illuminée aux couleurs de la Turquie, à l'initiative de la mairie de Paris, au cours de l'année de la Turquie à Paris. L'anecdote est relatée dans un long (et incontournable) article du Monde, "Sarkozy l'Américain", et dans le blog des correspondants de Libé aux Etats Unis (et encore semblent-ils présen ter une version édulcorée des documents, par rapport aux extraits du Guardian).

Passé le premier moment de stupeur (bref, car plus grand chose n'est de nature à nous étonner), l'anecdote, restée impubliée en France jusqu'à ce jour, pose plusieurs questions. D'abord, rien n'indique qu'elle soit vraie. Les diplomates, comme le citoyen de base, peuvent être victimes de rumeurs, de ragots, de plaisanteries de comptoir. A supposer qu'elle soit vraie, il serait utile de se demander comment l'ambassade US avait connaissance de ce déournement de plan de vol. Les liaisons radio de l'ex-Air Sarko One étaient-elles interceptées ? Plus banalement, des membres de l'entourage terrorisé sont-ils venus s'en plaindre au confessionnal de l'ambassade ?

La deuxième hypothèse parait probable, au vu des nombreuses confidences que semblent recueillir les diplomates US, de la bouche des politiciens français eux-mêmes. Et parmi eux, le Sarkozy d'avant 2007 n'était apparemment pas le moins assidu. Même si c'est moins spectaculaire que le détournement de l'avion, il faut lire dans le détail comment Sarkozy donne à l'ambassade la primeur de l'annonce de sa candidature, en 2005, seize mois avant de l'annoncer officiellement aux Français, comment il se démarque de la politique de son gouvernement en jugeant "injustifiable" (selon les diplomates américains, ne l'oublions pas) le veto français de Chirac et Villepin, à l'ONU, sur l'intervention américaine en Irak, comment il caresse l'idée d'une relève internationale pour les Américains en Irak. Le résumé du Monde s'arrête quasiment à l'arrivée d'Obama. Dommage. La suite au prochain numéro ?

 

Daniel Schneidermann

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Publié dans Schneidermann

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