Royal sur Europe 1: "Toucher aux 35 heures? Ça voudrait dire que Nicolas Sarkozy qui a été élu sur le ‘travailler plus pour gagner plus’ nous ferait le ‘travailler plus pour gagner moins’"
Ségolène Royal : "Je viens de vous le dire, Jean-Pierre Elkabbach, l’élection présidentielle, ce n’est pas un gadget ni un feuilleton à répétition"
Ségolène Royal était l’invitée de Jean-Pierre Elkabbach ce matin à 8h20 sur Europe 1. Bien sûr, il n’a pas pu s’empêcher de parler pendant la première moitié de l’interview de DSK avec des plans sur la comète, et de conclure sur une question sur DSK.
Jean-Pierre Elkabbach s’est rappelé à notre bon souvenir, coupant la candidate à la primaire socialiste pendant toute l’interview, ou essayant de la couper, parce que Ségolène Royal a acquis une grande combativité de guerrière (voir Post ici), et à plusieurs reprise a dit ce qu’elle avait à dire intelligiblement sans s’occuper de ses prises de parole intempestives.
En synthèse, Ségolène Royal, interrogée sur DSK a rappelé quelques principes : le but de la présidentielle – changer « de président de la République » et changer la vie des Français, et pas d’alimenter « un feuilleton à répétition » ; la responsabilité des candidats déjà engagés dans la primaire – « réussir ce grand moment démocratique en apportant des solutions aux problèmes que vivent les Français », « le chômage et » « la précarité ».
Comme Jean-Pierre Elkabbach insistait, Ségolène Royal a déclaré qu’« il faut [Dominique Strauss-Kahn] laisser tranquille » et « arrêter de lui mettre de la pression aujourd’hui », puis a coupé court : « je ne veux plus rien dire sur ce sujet ».
Car il y a d’autres priorités pour les Français a-t-elle expliqué : « chômage », « dette publique », « croissance » en berne. Et de répéter :
« D’abord m’occuper des Français et avancer des solutions concrètes, puisque comme vous le savez, je veux être la candidate des solutions, la candidate de l’ordre social juste, la candidate de l’équité. »
Puis de parler de sa visite à Sarcelles et Aubervilliers hier, du chômage des jeunes :
« Je veux que dans notre pays, et c’est la proposition que je fais, que tous les jeunes aient une bonne raison de se lever le matin, et qu’on leur trouve soit un apprentissage, soit une formation en alternance, soit un service civique, soit un engagement Première Chance, mais qu'aucun jeune ne reste en situation d’inactivité en France. »
Interrogée sur le « conservatisme » du PS et du Font national, mis dans le même panier par Jean-François Copé, Ségolène Royal a tiré à boulets rouges sur « la politique actuelle que soutient Jean-François Copé » :
« Certains disent même qu’on est revenu, vous savez, à la situation des années 20, avec des inégalités de patrimoine et des inégalités de revenu qui sont proprement inadmissibles, qu’il y a eu des cadeaux fiscaux qui ont été faits aux plus fortunés […], et donc il faut remettre en avant à la fois les valeurs fondamentales de notre pays, des valeurs morales, la valeur travail. »
Quand Jean-Pierre Elkabbach a parlé de la « convention nationale pour la refondation sociale » de l’UMP, « le contrat plutôt que la loi et la fin définitive des 35 heures », Ségolène Royal, sans s’énerver, s’est carrément indignée :
« Si la droite a l’intention de détruire les 35 heures, que ne l’a-t-elle fait pendant les 10 années de pouvoir ? […] Mais qu’est-ce que ça voudrait dire, toucher aux 35 heures ? Ça voudrait dire payer moins les heures supplémentaires. Autrement dit, ça voudrait dire que Nicolas Sarkozy, qui a été élu sur le « travailler plus pour gagner plus » aujourd’hui nous ferait le « travailler plus pour gagner moins ». […] Ça n’est ni équitable, ni efficace. »
Frédérick Moulin--------->>> pour lire l'intégrale