Quotas: une dérive ancienne

Publié le par desirsdavenirparis5


Cette semaine, Marianne laisse carte blanche à Dominique Schnapper (1). Selon elle, si aujourd’hui le monde du foot révèle des identifications très ambiguës, c’est l’effet boomerang des logiques identitaires du décompte de la « diversité ».·         

Marianne : Que pensez-vous des propos des responsables du foot français – dont l’entraîneur Laurent Blanc –, sur des quotas afin de garantir un équilibre entre nationaux et binationaux dans l’équipe de France ?
Dominique Schnapper : Il est toujours difficile de se prononcer sur les arrière-pensées éventuelles à propos de telle ou telle affirmation. Les déclarations de Laurent Blanc témoignent d’une situation par essence ambiguë. A partir du moment où l’on est entré depuis quelques années dans une logique de décompte de la « diversité », il est assez logique qu’on en soit là ! Mais ces propos permettent-ils de comprendre la pensée intime de Blanc ? Le passage entre la constatation d’une certaine réalité et son interprétation en termes de racisme est facile dans notre régime médiatique contemporain. Il ne correspond pas nécessairement à la réalité.

Cela témoigne-t-il du fait que des digues intellectuelles ont cédé en France ?
D.S. : Si c’est le cas, cela fait longtemps qu’elles ont cédé !  
Etes-vous optimiste ? L’universalisme civique peut-il encore marquer des points contre les logiques différentialistes ?
 


Qu’entreprendre, alors, pour « refaire France », et pour déjouer la menace de la sécession identitaire ?
  


Selon vous, a-t-on trop attendu du sport, et notamment du football, depuis une dizaine d’années ?
 


Propos recueillis par Alexis Lacroix

(1) Sociologue, ancien membre du Conseil constitutionnel.

Publié dans Racisme

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