Quelle approche sur la réforme de l’Education Nationale ?
Sur ce vaste champ, il ne suffit pas d’aborder les choses de manière globale que ce soit au sujet des enseignants, ou d’une institution aux multiples facettes et niveaux.
Par exemple, Jack Lang fait fausse route avec la fausse bonne idée d’un unique ministère de l’EN y compris université et recherche.
Donnons quelques exemples d’une démarche ouverte sur la complexité et la société et de questions qui ont leur propre validité sans se perdre dans des discours généraux ou simplistes.
Car on ne peut passer son temps à mettre en accusation les professeurs, qui seraient les chantres d’un conservatisme et inaptes au changement.
Le problème de l’attitude de parents(le règne du « caprice généralisé » si l’on se réfère au débat Gauchet /Meirieu dans le Monde) est par exemple bien plus grave aujourd’hui que les défauts des instituteurs en maternelle sinon en primaire.
La question des rythmes scolaires est importante et a été mal traitée en primaire
Les situations sont y compris très différenciées selon les territoires.
Ainsi , les enseignants parisiens sont mieux lotis que d’autres avec les postes de professeur de sport qu’offre la mairie de Paris …dans une ville par ailleurs peu sportive.
Est-il aujourd’hui efficace et économique d’avoir les lycées dépendant des Conseils Régionaux, les écoles primaires gérées par les communes et les collèges par les départements ?
Il faut revoir cela et gérer à deux niveaux : au niveau intercommunal et régional.
A l’université notamment, les réformes depuis 2007 donnent le tournis. Elles ne sont pas lisibles ou survendues (la communication outrancière de V.Pécresse).
Ne voit-on pas se constituer de véritables usines à gaz ( l’ensemble opération campus, grand emprunt, qui se surajoutent sinon se télescopent avec l’autonomie de gestion)
On voit bien qu’au-delà d’une ambition globale qu’il faut démontrer par la preuve (comme le fait et le souhaite Ségolène Royal)l doit y avoir des choix sur des points précis qui vont créer une dynamique et un capital de confiance.
De nombreux sujets doivent être traités en propre:
sorties prématurées de l’école /
insertion des jeunes en échec scolaire, /
scolarisation à 3 ans
ouverture des crèches
bien –être à l’école (sérénité ; faire face à la violence ; contre le stress scolaire prore au système dual à la française avec grandes écoles et universités, filières nobles et formations dépotoirs ou marchandisées.
Alors, il faut comme dirait Morin « séparer et relier » si l’on veut avoir une approche mobilisatrice, qui donne du sens et tournée vers l’action.
Ce que je retiens de l’échec des mobilisations à l’Université de 2009, c’est que les universitaires ont compris que leurs combats relevaient d’un débat de société.
Ils ne pouvaient pas rester entre eux et prendre à témoin la Nation en même temps.
Ils ont tous pris conscience qu’il fallait relever le défi. Mais qu’ils ne pouvaient pas le régler au sein de la communauté universitaire et dans un face à face avec l’état.
Aujourd'hui la difficulté et en même temps la chance de la gauche c’est l’attente forte et le besoin impérieux d’un sursaut, car il y a eu beaucoup trop de dégâts comme par exemple la désectorisation, la baisse des moyens et de performance des résultats de l’école française dans le concert européen.
Daniel Grande