Négrophobie » : la dénonciation dont on ne veut pas
Expulsés de la commémoration parisienne de l'abolition de l'esclavage, des militants contre le racisme anti-Noirs portent plainte.
La commémoration de l'abolition de l'esclavage est une cérémonie où il ne faut pas faire de vagues ; pour Nicolas Sarkozy, ce jour, qu'il veut populaire, est l'occasion de tenter de rallier les Noirs de France.
Cette année, le Comité pour la mémoire de l'esclavage (CPMHE), émanation du gouvernement institué par décret en 2009, avait même plaidé pour des invitations élargies. Raté : « populaire » ne veut pas forcément dire ouvert.
Ce 10 mai, huit membres du Collectif antinégrophobie – émanation de l'Alliance noire citoyenne (ANC) –, en possession de cartons d'invitation, se présentent à la cérémonie parisienne avec des T-shirts portant l'inscription « Brigade antinégrophobie », dénonçant le racisme anti-Noirs.
Expulsés manu militari ce jour, ils ont manifesté ce lundi devant le Sénat, contre le traitement abusif qu'ils estiment avoir subi. (Voir la vidéo)
PLAN
« Encagez-les, on les expulse ! »
Un CRS : « Je ne comprends pas pourquoi on vous arrête »
« L'antiracisme ne saurait être une opinion politique »
« Il fallait aussi interdire le discours du chef de l'Etat »
Une plainte contre X « pour que ces traitements cessent »
Par Anthony Cerveaux | Rue89 | 24/05/2011 | 13H26