«La voie de l’austérité choisie par l’Europe va retarder la sortie de crise»
Tout juste débarqué de New York hier après-midi, Joseph Stiglitz (1), prix Nobel d’économie en 2001, s’est confié à Libération.
Le péril demeure. L’incertitude reste la même qu’il y a six mois. On savait alors que l’Irlande allait connaître une crise violente. On savait que les réformes indispensables pour la viabilité à long terme de la zone euro devaient être réalisées. On savait ainsi qu’il lui fallait renforcer des fondations fiscales plus larges et cohérentes pour porter assistance à des pays en difficulté… Malheureusement, le fonds de stabilité, bien qu’essentiel, n’est pas à la hauteur des enjeux : ce n’est qu’un palliatif temporaire pour les petits pays attaqués. L’Espagne a eu la chance d’entrer dans la crise avec un excédent budgétaire et un faible pourcentage de dette par rapport à son produit intérieur brut. L’Italie, très endettée, a pu limiter son déficit budgétaire. Mais tout cela est précaire. Si l’Europe s’affaiblit encore, l’étau se resserrera. Et l’anxiété grandira sur leurs possibilités de faire face à leurs dettes…
La voie de l’austérité choisie par l’Europe, sous la pression des marchés.....
Par CHRISTIAN LOSSON