La colère du peuple contre les banquiers est légitime

Publié le par desirsdavenirparis5

 Adair Turner, patron de l'organisme britannique de supervision de la finance, la Financial Services Authority, livre ses pistes pour lutter contre les bulles spéculative

in la tribune .fr

 

- La Tribune : vous aviez évoqué l'année dernière, la finance "hypertrophiée" et les risques qu'elle faisait peser sur l'économie réelle. Dix-huit mois après la crise, on a le sentiment que pas grand chose n'a changé dans la finance...

- Adair Turner : cette année va être cruciale. C'est l'année qui devra nous faire passer des grands principes de la régulation à la réalité concrète, en débouchant sur des contraintes plus fortes pour le monde de la finance.

 

- La "règle Volcker" présentée par Obama le mois dernier, qui vise à limiter la spéculation des banques sur leurs fonds propres, vous semble être une bonne idée ?

Les principes en sont bons, et je me félicite que l'administration américaine les affirme avec force : les banques commerciales doivent se concentrer sur leur activité première, le service du client final, le financement de l'économie. Mais le vrai problème, ce sont les détails de la mise en œuvre. Je ne pense pas qu'il soit possible, techniquement, de déterminer avec une loi ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. Quand on s'attaque à ce problème, on revient vite aux obligations portant sur le capital des banques, c'est le cœur du problème, c'est là qu'il faut agir.

 

- Il y a maintenant une crise financière tous les trois ou quatre ans, à cause des bulles spéculatives. Que peut-on faire pour limiter les dégâts sur l'économie réelle ?

On a besoin de nouveaux outils, sinon il va se produire une nouvelle catastrophe. Chaque crise est légèrement différente de celle qui précède, et pourtant, il y a des facteurs de permanence troublants. On a déjà vu des crises bancaires et immobilières très graves, en Suède par exemple, au début des années 1990. C'est exactement ce qui s'est passé au Royaume-Uni en 2008. Nous pourrions nous pardonner de ne pas comprendre des crises nouvelles, mais ce qui pose problème, c'est notre incapacité à tirer les leçons de phénomènes qui se sont déjà produits !

 

- Alors, que faire ?

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Publié dans Capitalisme-crise- G20

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