Des quartiers perçus comme des menaces

Publié le par desirsdavenirparis5


 

Le comité interministériel des villes s'est tenu vendredi 18 février en la présence de François Fillon et de Maurice Leroy. Un comité que Fadela Amara n'avait guère réussi à mettre en place. Alors quoi de nouveau pour les quartiers populaires ? A entendre le premier ministre et le ministre de la Ville, pas grand chose ! Les différents programmes lancés par le plan Espoir Banlieue (internats d'excellence, contrat d'autonomie, cordées de la réussite) se poursuivent, sans régler les questions d'inégalités croissantes entre les territoires.

Pour faire un point sur les politiques de la ville et établir un bilan de celle engagée par le gouvernement, nous avons interrogé Renaud Epstein, professeur de sciences politiques à l'université de Nantes. Spécialiste des politiques urbaines, il a rendu en octobre 2010, une étude sur l'évaluation des aides aux quartiers défavorisés (1). Il dresse un bilan très mitigé de la rénovation urbaine, pointe les effets contre-productifs de la loi Borloo et dénonce une gestion néoconsérvatrice des quartiers. Entretien.

GRAND ENTRETIEN avec Renaud Epstein, politologue.

 

Dans son rapport 2010, l’Observatoire de zones urbaines sensibles (ONZUS) montre une fois encore un accroissement des inégalités. Etes-vous surpris ?

Renaud Epstein. Non. Je ne vois pas ce qui aurait pu inverser une dynamique qui conduit les observateurs et les acteurs de la politique de la ville à faire régulièrement le constat de son échec. Seul le programme national de rénovation urbaine (PNRU) semble échapper à la critique, les élus de tous bords mettant systématiquement en avant les changements visibles qu’il produit. Certes, quand on remplace des tours et des barres dégradées par des petits immeubles neufs, c’est visible. Dans bien des cas, ces opérations de démolition-reconstruction sont nécessaires. Il y a des quartiers qui ont été mal conçus, mal entretenus, sur lesquels aucun investissement d’importance n’a été fait depuis vingt ou trente ans. Si on avait investi en continu dans ces quartiers comme on le fait dans les centres-villes, on n’en serait pas là.......

 

 Sept ans après le lancement du chantier de la rénovation urbaine, il semble donc possible d’établir un bilan de l’Anru…

Comment a été réparti le budget dévolu au plan Borloo ?

 

Quels sont les enjeux de la politique de la ville ? //////Les quartiers ont-ils déjà été considérés positivement par les politiques ? ///////Chaque secrétaire d’Etat à la ville vise la coopération entre ministères pour améliorer le sort des quartiers populaires. Pourquoi ça ne fonctionne pas ?//////Les politiques convoquent souvent la mixité sociale comme outil pour régler les problèmes des quartiers populaires. Mais, au fond, qu’est-ce que la mixité ? ////// Quelles sont les conséquences néfastes de la rénovation urbaine ? /////// Les nouveaux logements construits par l’Anru induisent de nouvelles problématiques. Lesquelles ? /////Beaucoup d’associations critiquent le manque de concertation citoyenne pour la rénovation urbaine. Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

Entretien réalisé par Ixchel Delaporte


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article