Des expressions détournées
Le débat sur l'Ecole est actuellement assez confus parce que nombre d'expressions sont détournées du sens qu'elles avaient à l'origine par une droite qui se fait fort de «brouiller les cartes» afin de mener à bien ce que Nicolas Sarkozy et Luc Chatel n'hésitent pas à appeler une «révolution silencieuse» (en «catimini»?).
La liste est trop longue pour être traitée de façon exhaustive. On commencera par « compétences », en se contentant de la très bonne mise au point faite par Philippe Watrelot ( des ‘'Cahiers pédagogiques'' ) le 3 septembre dans sa revue de presse. Il s'agit de sortir en effet d' « une confusion établie entre deux objets distincts. D'un côté, la dérive technocratique observée avec les "livrets de compétences" où, dans une sorte de taylorisme pédagogique (les "usines à cases" ), on découpe le travail en savoir-faire ou en "micro-compétences" évaluables ; et, de l'autre, la logique du travail (et pas seulement de l'évaluation...) par compétences. Tous les pédagogues qui travaillent dans cette direction savent bien que cela consiste à identifier des "ressources" (savoirs, savoir-faire, habiletés, capacités...) que l'élève doit ensuite mobiliser pour réaliser une "tâche complexe" qui est bien la meilleure vérification de l'aptitude à penser ». Et Philippe Watrelot de conclure que l'intérêt de certaines mises en cause actuelles « des compétences », c'est que cela « va ( peut-être) amener les pédagogues et tous ceux qui se sont saisis de cette logique du travail par compétences à préciser leurs objectifs et à apporter des réponses à cette interpellation ». On ne saurait mieux dire.
L'autonomie : des établissements, des équipes pédagogiques ou des chefs d'établissement ?
La ‘'personnalisation''.
La ‘'révolution'' ou la ‘'refondation'' ?
06 Septembre 2011 Par claude lelièvre
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