Démodé, le microcrédit?
Yvette Jaggi, présidente de Microcrédit Solidaire Suisse, fait l’éloge de l’invention du professeur Muhammad Yunus, le banquier qui fait confiance aux «non solvables»
Small is beautiful. Le slogan semblait oublié, rangé dans les archives des formules momentanément démodées. Or voilà qu’il resurgit par contraste, à la faveur de la crise qui frappe les sociétés multinationales plus puissantes que bien des Etats et les grandes banques trop grandes pour qu’on les laisse faillir. A côté de ces fascinants colosses aux pieds d’argile, elles sont évidemment moins spectaculaires, toutes ces micro-entreprises qui offrent modestement moins de cinq emplois. Mais, dans tous les pays du monde, elles donnent au tissu économique beaucoup de sa consistance et plus encore de sa vitalité. Encore faut-il que les mérites de la petite échelle soient reconnus et qu’on l’aide à se consolider et à se développer. En clair, il s’agit de faire confiance aux créateurs de micro-entreprises, auxquels les banques ne font pas crédit s’ils ne peuvent présenter toutes les garanties habituellement exigées.