Dans un point presse à Melle, Ségolène Royal fait deux propositions majeures sur la culture, reposant sur la politique par la preuve, et explique, preuve à l’appui, sa position (TEXTE/PHOTOS)
"Par rapport à l’actualité, qu’est-ce que vous pensez du report du calendrier des primaires ?", voilà la première question d’une journaliste après un exposé de 10 minutes sur la culture de Ségolène Royal à Melle, avant le discours d’ouverture de la 7ème édition des Nuits Romanes.
Pourtant, Ségolène Royal a fait deux propositions majeures et articulées, testées avec succès dans la Région et généralisables sur le territoire national : c’est la politique par la preuve. "Je souhaite être la candidate des solutions", a répété Ségolène Royal à la presse.
La première proposition, c’est que "dans chaque collège et dans chaque lycéesoit généralisée la création de ce nouveau métier d’animateur culturel qui permettra à tous les collégiens et à tous les lycéens, et d’avoir une pratique culturelle[…], et en plus de pouvoir accéder aux œuvres de la culture, et notamment en milieu rural, où les jeunes étaient très éloignés à la fois des pratiques culturelles, et de la découverte du champ culturel".
C’est "la démocratisation d’accès à la culture", la Région Poitou-Charentes étant la seule région de France à avoir expérimenté avec succès l’implantation d’animateurs culturels dans les lycées.
La seconde proposition, "c’est d’aider financièrement les entreprises, les PME du domaine culturel, à se développer, à innover, à créer des emplois, et donc ces entreprises auront accès à la banque publique d’investissement, qui est par ailleurs, vous le savez, une proposition que je fais également, qui est d’ailleurs dans le projet des socialistes, que nous avons déjà mise en place ici". Car "la culture [est] un champ de croissance, de développement économique, et de créations d’entreprises".
Cette proposition est articulée, le but de ce financement est de permettre la création de filières d’excellence culturelle grâce à un financement sécurisé "avec une contractualisation sur plusieurs annéespour les sécuriser". "Chaque région sera à même de définir ses filières d’excellence", précise Ségolène Royal, c’est donc une régionalisation des prises de décision en ce domaine, avec un financement public lui-même décentralisé en région.
Par exemple, en Poitou-Charentes, les entreprises culturelles, "pour les stabiliser et leur permettre de se développer, et de créer des emplois, ont accès à des financements privilégiés, particuliers,qui leur permettent de contractualiser avec la Région sur 5 ans".
Dans les filières d’excellences, Ségolène Royal souligne l’importance du "spectacle vivant, qui est un des secteurs en France qui souffre de précarité", et pour lequel le financement doit permettre "d’abord de résorber la précarité des contrats de travail, et surtout de recruter et de former des jeunes dans cette filière de développement économique, qui crée de la valeur ajoutée, qui crée de la qualité de vie, mais qui crée aussi du développement économique et de l’emploi".
Puis Ségolène explique clairement, preuve à l’appui, sa position :
"Moi je crois que dans l’avenir, vous savez, la croissance dans le domaine des industries culturelles est pratiquement aussi importante que ce qui est en train de se passer dans la croissance verte."
"C’est vrai aussi, c’est comme l’investissement dans l’éducation, c’est très lié, oui, c’est sûr que ça a un coût, mais je suis convaincue que l’absence de culture, ou les inégalités devant la culture, ou la pauvreté de la vie quotidienne sans culture, ou le fait que des enfants soient totalement exclus de la culture, ça a un coût social aussi considérable.
Et je vais vous en donner la preuve, c’est qu’au bout de 5 ans de fonctionnement des animateurs culturels dans les lycées, la plupart des enseignants nous font observer que les résultats scolaires s’en trouvent considérablement améliorés."
Et Ségolène Royal de marteler en conclusion :
"Je sais que nous sommes en période de difficultés budgétaires, que les déficits se creusent, eh bien ici dans la Région, nous avons multiplié par 3 le budget régional sans augmenter les impôts. […] Faire des économies sur la culture est contreproductif par rapport à l’avenir d’un pays comme la France. Voilà. "
NB : mes remerciements les plus vifs à Michèle Fazilleau de DA 86 pour la bande son et les photos !
Frédérick Moulin--------> texte et vidéo sur