Aubade : les solutions “ Royal ” n'ont pas fait l'unanimité

Publié le par desirsdavenirparis5

 La présidente de Région a rencontré des ouvrières sans illusion hier après-midi à Saint-Savin. Ségolène Royal n'est pas arrivée les mains vides devant les salariées d'Aubade hier après-midi. Mais l'assistance ouvrière n'a pas été convaincue.
E lle a fait quoi il y a deux ans pour les 140 licenciements ? Le monde ouvrier a de la mémoire. Ségolène Royal, la présidente du conseil régional Poitou-Charentes qui était effectivement venue en 2006, a pu le vérifier hier après-midi à Saint-Savin. Dans la cour de l'usine Aubade, elle voulait une « table ronde » pour rassurer les 104 futures ouvrières licenciées. Mais elle ne s'attendait pas à rencontrer 132 salariées désabusées. Ses propositions se voulaient constructives : outre la mise en place d'une mesure de salariat protégé (90 % du salaire pendant 18 mois), elle a évoqué la relance d'une activité de production de l'entreprise sous forme de SCOP (1), le blocage du déménagement des machines par le biais d'un nantissement, la recherche de filières de vente en circuits courts sur des modèles spécifiques (grandes tailles par exemple) et le démarchage auprès de la grande distribution. Las, les « petites mains » d'Aubade ont répondu par un pragmatisme cruel : « Nous sommes dans une moyenne d'âge avancé (47 ans, NDLR). La production sur les machines, c'est bien mais on est chez Aubade ici ! Et puis la grande distribution achète déjà ses produits dans des usines délocalisées en Chine ou ailleurs. Il y a deux ans que la direction veut se débarrasser de nous. Maintenant c'est fait, il n'y a plus rien… » Très embêtée par ce discours défaitiste, Ségolène Royal (accompagnée du député Jean-Michel Clément) a bien tenté de po-si-ti-ver : « S'il n'y a pas de résistance, les délocalisations continueront, je cherche des idées de résistance. » “ Des idées de résistance ” « C'est à vous les politiques de faire quelque chose, a répondu une ouvrière excédée, il faut empêcher les délocalisations, ce phénomène n'est pas nouveau. » Dans les rangs du fond, derrière les micros et caméras, le discours des ouvrières n'était pas à la fête : « Ces idées me paraissent un peu utopiques alors que toutes les boîtes délocalisent », a confié l'une d'elle. Et sa voisine d'ajouter : « Cette visite est politique. Investir notre argent dans une SCOP pour qu'elle s'écroule deux ans après, ça vaut pas le coup. On est licenciées ? Bah, maintenant, on veut de l'argent pour élever nos enfants et rembourser notre maison. » Les salariées d'Aubade ont prévu de monter à Paris mercredi 1er juillet pour une grande manifestation devant le siège de l'entreprise.
(1) Société coopérative ouvrière de production, forme sociale et juridique qui permet aux ouvriers d'être à parts égales propriétaires de l'outil de travail et du capital. La présidente de région a annoncé la tenue d'une réunion le 10 juillet à Poitiers sur cette question.
 Xavier Benoit
http://www.lanouvellerepublique.fr/

Publié dans Ségolène Royal

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