Chronique d'un jour ordinaire-été 2009

Publié le par desirsdavenirparis5

UNE FICTION DE JEAN-PHILIPPE ELOY, MEMBRE DE DESIRS D'AVENIR 5È
Avec l'aide des articles de la presse française (Libé, Rue89,..) et internationale (Courrier International, China Daily News, Washington Post, USA Today, Guardian …), des sites web d'analyse économique et politique (Leap2020, Dollar and Sense, London Review of Books,…)  - tout ce qui est ici écrit ici ne saurait être fortuit et, en plus un peu de ma mauvaise humeur *********
La canicule régnait cet été là partout dans l'hémisphère nord. Le soleil se levait sur l'Extrême-Orient...  La veille au soir , la Grande-Bretagne était en faillite:personne n'avait souscrit son emprunt d’état et elle avait du faire appel au FMI pour un prêt; cette faillite accéléra le flux migratoire : les anglais quittaient leur ile et on surprit, parmi eux Toni Blair qui, lui, fuyait le courroux de la population.

Les nouvelles des Bourses asiatiques tombaient une à une : Tokyo, Hong-Kong, Shanghai, Seoul ... toutes enregistraient des pertes gigantesques et avaient dues être fermées pour arrêter l'hémorragie.  Le gouvernement chinois se mit à accélérer ses achats de matières premières (cuivre, platine,...) et or en énormes quantités avec des dollars dont il était le premier  détenteur au monde. Le cours du dollar se mit à chuter à une vitesse vertigineuse ... panique ... panique qui se propagea à toutes les bourses du monde au fur et à mesure qu'elles ouvraient...

A Washington, le président Obama, bien qu'il soit tard réunit un conseil de crise... les caisses de l'état américain étaient vides même si la planche à billet tournait à plein régime. Déjà le mois dernier, la Californie avait fait faillite et licencier ses fonctionnaires: la privatisation de tout ce qui pouvait l'être avait commencé: écoles, hôpitaux, routes, police...

A Washington donc, il fallait trancher dans le budget, de toutes façons, il n'y avait plus d'argent; donc Obama décida de couper les budgets, tous les budgets, même militaire et retira ses troupes d'Irak mais aussi d’Afganistan...  Et ce qui devait arriver arriva: les talibans entrèrent dans Kaboul, Ben Laden en tête... Bien entendu, les soldats français résistèrent vaillamment, mais ce fut un nouveau Dien Bien Phu....

L'Inde inquiète de la victoire des talibans et de leur éventuelle propagation au Pakistan, puissance nucléaire, massa ses troupes le long de la frontière.

Aussitôt les nouveaux maitres de Kaboul signèrent un accord militaire avec l'Iran. Israel prit peur. Elle, qui  depuis des mois, entrainait son aviation à aller bombarder les centrales nucléaires iraniennes décida que c'était l'heure de frapper... et c'est ce qu'elle fit.  En riposte, l'Iran alla bombarder les terminaux et les champs pétroliers du Golfe... la Terre s'embrasait et  le prix du pétrole s'envola.

Ce matin là, les américains se réveillèrent avec la gueule de bois : coupe des budgets sociaux, nouvelle défaite militaire, Wall Street fermée, cours du pétrole au zénith, dollar toujours en chute libre ce qui créa un début de panique. Les gens allant retirer leurs avoirs des comptes bancaires, ce qui obligea Barack Obama à fermer toutes les banques et suspendre la conversion du dollar avec toutes les autres monnaies et avec l'or. Ce fut la fin du dollar. Des émeutes éclatèrent partout, la Garde Nationale
se déploya sur tout le territoire américain.

Pendant ce temps là, en France, on profitait des congés payés sous la canicule et le règne du petit Nicolas.

La veille, le Président de la république alors qu'il se promenait dans les jardins du Palais de l'Elysée avait reçu une fiente de pigeon sur sa chemise, il se mit en colère et convoqua le ministre de l'intérieur et de la justice: désormais, il serait interdit de nourrir les volatiles dans les jardins publics et des détecteurs, comme ceux des aéroports, seraient installés aux portes des parcs publics pour empêcher l'introduction de nourriture pour oiseaux. La presse s'empara de la question, discuta de la longueur des files d'attente à l'entrée des jardins, de nombreux experts furent interviewés... c'était vraiment intéressant ! On apprit également que le projet initial avait été de nourrir les pigeons uniquement avec des produits qui les auraient constipés... Mais Daniel Cohn-Bendit s'était rendu à l'Elysée et avait su convaincre son hôte de renoncer à cette idée... Daniel fut raccompagné chez lui en voiture officielle avec une escorte de douze motards ce qui occasionna un gigantesque embouteillage dans Paris ...  pour une "vert" le bilan énergétique n'était pas favorable, on parlait de plusieurs tonnes de Co2 émises par ce déplacement, alors que s'il avait pris les transport en commun il n'aurait consommait que 50 g de Co2. Le vert, ce jour là, était noire de suie.

Ailleurs, le ministre de l'immigration et de la Honte nationale se félicita de l'arrestation d'un aveugle qui avait été surpris en train d'aider un clandestin à traverser une rue de Calais au passage piéton.

Le porte-parole de l'UMP, Frederic Lefevre, fit une nouvelle proposition: les chômeurs pourront désormais travailler chez eux le dimanche : les télés interrompirent leur programme pour une édition spéciale, de même firent les journaux...intellectuels, hommes politiques, journalistes et tutti quanti discutèrent du bien fondé ou non d'une telle mesure ....Seul Francois Chereque était en colère: l'Elysée ne l'avait pas prévenu à l'avance.

Ce matin-là, à sa une, Libé faisait de nouvelles révélations sur l'attentat de Karachi. Le chef de l'état en fut irrité : il fit racheter le journal par son copain Bouygues-TF1 et fit nommer Philippe Val à la place Laurent Joffrin. Ce dernier fut arrêté à l'aube chez lui, emmené dénudé au  commissariat, mis en garde à vue, fouillé et humilié, enfermé dans les sinistres geôles du Palais de Justice en attendant de passer devant un juge.

Mais les informations provenant d'outre-Atlantique et les images de guerre au Moyen-Orient vinrent troubler cet état de grâce: les images de  CNN provoquèrent un émoi dans la population française qui se précipita pour retirer son argent des banques. Le président donna l'ordre aux banquiers de fermer leurs établissements. Ceux-ci s'exécutèrent; au passage, ils s'attribuèrent chacun un bonus de 1 milliard d'€ pour conditions exceptionnelles  et le mirent en sécurité dans les paradis fiscaux...

Au cœur de la crise, Francois Bayrou convoqua la presse pour un communiqué urgent: "Non, il ne pensait pas à la présidentielle tous les matins en se rasant, mais seulement le soir, avant d'aller se coucher ce qui lui permettait d'ailleurs de faire des rêves agréables".

A Moscou, Poutine comprit qu'il avait une carte maitresse en main avec le manque de pétrole, généré par le bombardement iranien: lui qui n'avait jamais digéré le rapprochement des pays de l'Est avec l'Union Européenne coupa le robinet du gaz vers l'Europe. Les pays les plus dépendants n'eurent d'autres choix que montrer patte blanche à la Russie: l'Union Européenne se désagrégea. Seule restait unie, la zone Euro.

Le manque de gaz eut aussi des conséquences en France: il fallu remplacer les cuisinières au gaz par des cuisinières électriques en toute urgence. Conjugué à la canicule qui faisait tourner à plein régime les climatiseurs, la consommation électrique explosa... Malheureusement, à cause de la canicule et donc du manque d'eau, les centrales nucléaires tournaient au ralenti, sinon leur refroidissement ne pouvait plus être assuré. Bilan, la moitié de la France était sans électricité ce qui n'améliora pas l'humeur de Nicolas S, ni des français d'ailleurs.

Les capacités d'emprunt de l'Italie s'étaient notablement amoindries: elle devait payer un taux d'intérêt de plus en plus important et le différentiel avec l'Allemagne s'accroissait, ce qui faisait pesait une menace directe sur l'Euro.

La journée avait été exténuante, mais n'était pas terminée... A Rome, Berlusconi, malgré la crise menaçant l'euro, invitait ses lolitas; au cours de la soirée, il prit sa guitare et chanta "Bambola"... tandis qu'à Paris, après une journée stressante, énervante, le petit Nicolas, pleins de tics et de tocs décida de s'allonger. Carlà prit sa guitare et chanta "Bambolo"....

Mais la crise de l'euro faisait rage, GianFranco Fini, président de l'Assemblée Nationale italienne s'envola pour Berlin... à Melle, Ségolène  Royale décida de s’y rendre également... le sort de l'Euro était en jeu : l'Allemagne ou la BCE devait garantir l'emprunt italien...

Aux USA, les scènes d'émeutes embrasaient le pays. Il était tard quand Barack Obama déclara le couvre-feu sur tout le pays et pensa en allant se coucher qu'on lui avait confié le pire boulot jamais confié à un noir.



JPE


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article