Quand le PS patine, Royal travaille

Publié le par desirsdavenirparis5

Fraichement entrée dans la direction du Parti socialiste, Ségolène Royal réunissait 15 juin experts et militants pour plancher sur l'après-crise. Histoire de prendre de la hauteur et de préparer 2012.

Qu'on se le dise: pendant que le parti socialiste soigne sa gueule de bois post-Européennes, Ségolène Royal, elle, travaille. Les quadras du PS, Pierre Moscovici et Manuel Valls en tête, appellent à des primaires ouvertes à gauche? La toute nouvelle vice-présidente de l'Internationale socialiste préfère parler du fond. Lundi 15 juin, la présidente de Poitou-Charentes a ainsi animé le quatrième rendez-vous de son université populaire participative. Le thème: "Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise?" 

Une demi-heure avant le début de la soirée, la presse patiente déjà en nombre devant les grilles de la mairie du 4e arrondissement de Paris, fief de la royaliste Dominique Bertinotti. La consigne est pourtant claire et sans appel: ni caméras, ni photos à l'intérieur, et ce à la demande des participants. 

Ambiance studieuse

Vers 18 heures 15 les portes s'ouvrent enfin et la foule des militants et sympathisants mais aussi de simples curieux s'engouffre dans l'escalier central. L'événement est victime de son succès, les chaises manquent, et les derniers arrivés s'entassent dans le couloir.

Celle que tout le monde est venu voir apparaît, bronzée et souriante. Ségolène Royal prend le micro, le son est exécrable. Alors que toute la presse attend une réaction post-scrutin européen, elle donne le ton. "Le contexte politique [...] renforce notre volonté de travail, de dialogue, d'écoute et de proposition". Sur les élections européennes, elle n'émet qu'un seul petit commentaire: "Cette abstention appelle un sursaut, une audace nouvelle." Et s'autorise un constat: "Sur le parti socialiste je dirai juste un fait non polémique ce sont 6,7 millions de voix qui ont été perdues depuis le premier tour de l'élection présidentielle."

Puis on passe au programme de cette très sérieuse université populaire. Les organisateurs ont fixé cinq défis et invité sept experts pour y répondre. L'ambiance est studieuse, presque scolaire. Un par un, les intervenants prennent la parole, rétroprojecteur à l'appui. Vingt minutes par personne, le compteur tourne sur l'écran géant. Dans la salle, les participants, âgés en moyenne, tendent l'oreille. Jacques Attali se lance dans une explication de la crise, le micro lui joue des tours mais son intervention est saluée par des applaudissements appuyés. Jacques Barbier, président du Réseau Eco-industries de Poitou-Charentes prend la suite, n'oubliant pas de saluer l'implication et le bilan vert de "la présidente" de région.

Royal et ses jeunes pousses

La représentation syndicale, les raisons de la crise, la croissance verte, une transparence accrue du pouvoir à tous les échelons, un "Small Business Act" à l'échelle européenne, une veille industrielle... L'université tente de dessiner un nouveau monde.

Malgré les quelques soucis techniques, l'opération fait effet. Pendant les différentes démonstrations, une feuille circule dans la salle, le public se prête volontier au jeu du participatif. "Vient le moment de l'échange avec la salle", annonce Ségolène Royal, qui anime la soirée en lieu et place d'une Aurélie Filipetti annoncée. Pendant vingt minutes, les invités répondent aux questions du public, les autres questions trouveront leur réponse sur le site Internet.

Ségolène Royal prend une dernière fois la parole saluant "une très très grande qualité de l'université " et la "densité et diversité des interventions". "J'ai toujours la volonté de mettre en avant la nouvelle génération, c'est très important qu'elle ait la parole", insiste-t-elle pour introduire Guillaume Garot et Delphine Batho, chargés de la conclusion. Le premier résume les propositions. "Il y avait de l'espoir et du désir d'avenir, alors continuons ensemble", conclut-il.

La seconde, interrompue régulièrement par les applaudissements, appelle à de nouvelles règles du jeu et à poursuivre le travail pour "redonner confiance en la gauche".  Toute l'équipe sort par une porte dérobée, au grand dam des journalistes massés dehors. Ségolène Royal, un pied dans le parti, l'autre en dehors, s'est abstenue de tout commentaire. Irréprochable et studieuse...

 

Par Estelle Gross, publié le 16/06/2009 11:20 - mis à jour le 16/06/2009 12:39

L'express

Publié dans Ségolène Royal

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