Tiberi condamné : conseil d'arrondissement agité dans le Ve

Publié le par desirsdavenirparis5

C'est un conseil d'arrondissement mouvementé qui s'est tenu jeudi en fin d'après-midi, au lendemain de la condamnation de Jean Tiberi, maire (UMP) de l'arrondissement, à une peine d'inéligibilité de trois ans et à dix mois de prison avec sursis, dans l'affaire des faux électeurs du Ve. En préalable, Lyne Cohen-Solal, élue socialiste, a fait une longue déclaration reprenant une partie des attendus du jugement, provoquant de vives réactions dans la salle, les applaudissements de ses partisans répondant aux huées de ceux de l'ex-maire.  

Après que Jean Tiberi a déclaré «inacceptable d'utiliser le conseil d'arrondissement pour relancer une histoire qui n'a rien à voir», Lyne Cohen-Solal a pu aller au bout de son intervention lançant notamment : «Existe-t-il pire infamie pour un élu du suffrage universel que d'être reconnu comme complice de fraudes électorales, surtout lorsqu'il a été premier magistrat de la ville de Paris ?».

Attroupement place du Panthéon

A la fin de l'intervention de l'élue socialiste, des jeunes en T-shirt blanc sur lesquels on pouvait lire «DEMISSION» se sont levés et ont manifestés bruyamment, provoquant une suspension de séance de quelques minutes avant d'être expulsés par le service de sécurité. Ils ont repris leurs slogans à l'extérieur, sur la place du Panthéon, au milieu d'un attroupement d'une cinquantaine de personnes.

«Une décision de justice n'a pas à être évoquée dans cette assemblée, d'abord parce qu'elle n'est pas définitive», est ensuite intervenu Dominique Tibéri, le fils du maire d'arrondissement, ironisant sur le fait que Lyne Cohen-Solal vienne «donner des leçons de morale alors qu'elle est poursuivie pour des faits qui, s'ils se révélaient vrais, sont extrêmement graves». «C'est de la diffamation», s'est écriée l'intéressée. «Est ce que vous pouvez pour une fois être moins excitée et vous calmer», a rétorqué Jean Tibéri à son opposante.

Tiberi crie à la provocation

La séance a ensuite repris le temps d'examiner les quelques points à l'ordre du jour, non sans quelques joutes verbales et interventions du public. Ensuite chacun y est allé de son commentaire. «Avoir fait venir des gens pour manifester, c'est contraire à la démocratie, c'est une manifestation scandaleuse, c'est de la provocation», a réagi Jean Tibéri. «C'est des méthodes fascistes, j'ai voulu montrer mon ouverture en laissant parler Mme Lyse Cohen-Solal dans des termes totalement inacceptables, mais faire venir des militants pour manifester, ça ne se reproduira pas».

«On ne pouvait pas faire comme si de rien n'était», a commenté Lyse Cohen-Solal. «La justice de ce pays dit il y a eu fraudes électorales, des élus, des personnels administratifs disent qu'il y a eu fraudes, et lui est le seul à n'avoir rien vu, rien entendu... Mais je les ai vues, moi, les fraudes ! ». Et de lancer : «Je n'ai pas de leçon à lui donner, on ne fait pas partie du même monde, mais je pense que quelqu'un d'autre à sa place aurait eu de l'honneur et aurait démissionné un temps pour se défendre. Ce n'est pas un démocrate, Jean Tibéri».

leparisien.fr

28.05

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