Réflections sur le procès Tiberi et la corruption

Publié le par desirsdavenirparis5

L'EDITORIAL DE LEA SANCHEZ

Je l’avoue j’ai pris un peu de recul. A 600 kms de Paris, à l’ombre de mon clocher d’adoption, l’affaire Tiberi ne m’as pas quittée. J’ai suivi,  de loin,  les épisodes en particulier la confrontation et le moment où Madame Tiberi a renié Madame Affret avec qui elle n’est pas près de passer le réveillon de Noël.
In fine, que n’a-t-on appris tout au long de ce procès hors norme !
D’abord que l’affaire dite des faux électeurs va bien au-delà de cette infraction somme toute peu chère à commettre : 15000 euros et un an de prison.

Que dire de la Corruption ?

Si chaque électeur inscrit indûment dans le cinquième a reçu un avantage, c’est autant de cas de corruption caractérisée. Et la peine prévue pour chacun est plus lourde. Bizarre : personne n’a paru intéressé à faire cette addition tout au long du procès. Il me semble que soulever le problème de la corruption aurait dû être d’ordre public. Par exemple un gendarme lambda enquête sur un cambriolage, il s’aperçoit qu’un meurtre a été commis dans le temps du vol. Va-t-il dire « je ne veux pas le savoir, je ne suis commissionné que pour un vol »
Si c’est ça j’ai mal choisi mon pays de naissance.

Que dire des employés municipaux reconvertis de force en militants actifs ? Distribution de tracts, mise sous plis et autres joyeusetés. Si cela fait partie de leurs fonctions je suggère de remplacer l’étude de la princesse de Clèves par une épreuve pratique du genre « comment entamer le dialogue avec la population qui achète ses légumes sur le marché et l’inciter à voter pour le maire en place ». L’histoire ne dit pas si c’est en heures sup ou en RTT que Madame Tabarès et ses collègues se retrouvaient sur le pavé du marché Maubert. Ne s’agirait-il pas d’un abus de droit ?

Que dire de l’usurpation de pouvoir ?


Parce que de deux choses l’une : Ou bien Xavière travaillait pour son mari et le remplaçait à l’occasion. Ou bien elle tenait des fonctions d’élue ou de fonctionnaire ans titre ni qualité. Comme dans cette affaire Tiberi dit qu’il ne lui a jamais donné d’ordre. Qu’elle-même, être indomptable et farouche n’obéit à personne, on est bien obligé de conclure à l’usurpation de pouvoir. Ça va encore chercher loin.
Tout au long du procès on est redevable à Xavière d’avoir animé les débats. La diva, c’est elle. Il fallait la voir pendant les pauses auprès de ses groupies : « Alors comment vous m’avez trouvée ? »
Comme tous les spectateurs j’ai été ébahie par son culot que ne peut expliquer qu’un sentiment de totale impunité. Qui en France, alors qu’il est prévenu dans une affaire correctionnelle dirait que les juges et les gendarmes sont tous des menteurs. Qui imposerait son tempo aux débats en réclamant un verre d’eau ou de sortir fumer une clope ???
Rappelez-vous le témoignage d’Ottaviani, la plume de Tiberi. C’est lui qui a tout de suite compris et rejeté un système où il y aurait 2 chefs. Tant mieux pour la vérité puisque son témoignage a permis d’établir que Tiberi cautionnait tout ce que décidait sa moitié.

Permettez-moi une anecdote personnelle. J’attendais un soir dans la fameuse salle d’attente de la permanence de l’élu, salle qui a été évoquée tout au long du procès. Nous étions là pour demander à disposer d’un gymnase pour entretenir nos vieux ligaments. Arrive Madame Tiberi, une vraie tornade : regard noir et terrible qui fait le tour du public présent. Elle tend un doigt vers une dame qui venait juste d’arriver « Vous ! Venez ! Une directrice d’école ça n’attend pas ! » On s’est regardé, nous, les sans grades, les simples citoyens les même-pas-directrice-d’école, et personne n’a protesté. Nous étions dans l’enceinte du Château. Le seigneur avait parlé.

Que dire de la situation actuelle à la Mairie du 5ème après ce tsunami ?

La secrétaire générale en place, Madame Bourgeix est elle-même une ancienne fausse électrice puisqu’elle a longtemps habité le 13ème tout en votant dans le 5ème. Raymond Nentien avait tenté de la raisonner en vain afin qu’elle se fasse radier. Il avait d’ailleurs déclaré que la personne qui l’avait remplacé n’avait pas les compétences pour le faire.
C’est toujours Madame Bourgeix qui organise les scrutins municipaux après avoir échappé au procès pour cause de prescription.

Que dire de tous ces gens installés dans des appartements sociaux au mépris de toute règle ? Ils habitent tous les arrondissements de Paris et même, pour un grand nombre, le 5ème.
On peut bien sûr s’interroger sur la cote d’amour dont jouit encore Tiberi. En fait les choses sont simples à comprendre. C’est génial d’avoir un  maire qui met son pouvoir au service des individus. Chacun a l’impression d’avoir le bras long par Tiberi interposé. Disposer d’un appartement dans les six mois, en changer au besoin, on ne voit rien de scandaleux. En plus, les mêmes personnes seront ravies de voter pour celui qui permet à ce merveilleux système de continuer. Elle est pas belle la vie ?
Tout de même, il y a quelque chose qui met mal à l'aise chez Jean Tiberi: j'ai du mal à le définir. Il arbore un sourire permanent en toute occasion. Il a toujours l'air surpris de ce qu'on lui reproche. Comment peut-on commettre tant d'indélicatesse sans broncher alors que chacun de nous est rongé par la culpabilité à chaque transgression?
En fait il arrive à faire en sorte que le malaise qu'on s'attend à le voir éprouver,  c'est nous qui l'éprouvons

Que dire du salaire versé à Jacqueline Mockycki, la recordwoman du saut inter-catégoriel chez les Fonctionnaires ? Comme elle a été incapable de dire à la barre en quoi consistaient ses fonctions de Directrice de Cabinet (numéro 2 de la Mairie), on en déduit qu’elle a passé tout son temps à frauder. Pourquoi ne rembourserait-elle pas ? Tiberi va faire appel et cette équipe va rester à la Mairie ? Je suis inquiète pour elle car elle risque de ne plus rien avoir à faire si la Fraude s’arrête. Il faut sauver le soldat Mockrycki !

Que dire des dangers encourus ? J’ai été impressionnée par les menaces qui ont été rapportées au Tribunal. Une enquête sur Lyne Cohen Solal, un ordinateur volé au Conseil d’état, des plumes déposées devant la porte de Madame Mercier, Monsieur Baillet qui parle de menaces de mort. Le pompon c’est Madame Affret qui, aculée, déclare « je vais me retrouver avec deux balles dans la peau ». On ne peut pas s’empêcher de penser aux armes retrouvées au domicile des Tiberi par le juge Alphen. Signalons que le blog de Lyne Cohen Solal a été piraté depuis les USA le premier jour du procès. Encore une coïncidence ? Qui a parlé de mafia ?

Que dire du patrimoine immobilier des Tiberi ? Puisque Xavière a déclaré être partie de la Mairie de Paris sans avoir d’avantages contrairement à d’autres ? Rappelez-vous, c’est le jour où elle a remercié Sarkozy de ne pas les avoir trahis.
Le patrimoine connu, donc apparent, des Tiberi est important : on en connaît en particulier un grand appartement Place du Panthéon, un autre rue de Navarre.
C’est sans doute insuffisant pour loger leur fils, le dauphin, puisque celui-ci avait jeté son dévolu sur un bel appartement rue Censier. Un appartement sans doute très vétuste si on en juge par l’ampleur des travaux nécessaires pour le rendre habitable ; L’OPAC avait  du débourser plus d’un million de francs d’après le numéro 2 de l’Opac. Gros scandale à l’époque ! Toujours cette exagération là où Tiberi n’avouait que 300.000 francs tout au plus. Rappelons qu’il avait bénéficié d’un non-lieu pour la simple raison que l’appartement ne lui était pas destiné personnellement !

Lundi 2 mars je vais reprendre le chemin du Palais de justice. Là où le public est rangé comme des salades et partage le même mal de reins au bout de plusieurs heures. Le président a dit le premier jour que ce n’était pas très grave si le public entendait mal, alors le mal de dos vous comprenez…
Je suis curieuse de savoir ce que ces pauvres ténors du barreau vont inventer pour la Défense. Pas vous ?
A suivre
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