On prend les cartes, on bat les cartes, on coupe les cartes, on distribue les cartes ….et on ne joue plus.
La CHRONIQUE JUDICIAIRE DE ANNE JUNK
Lundi matin : 23 Février 2009
Le vaudeville ou le drame qui se joue, depuis plusieurs jours à la XVI° Chambre du TGI de Paris comprend
- Le chœur des vieilles groupies permanentées de Monsieur le Maire
- Auquel répond le club des amis de la démocratie.
- Les acteurs principaux sont les prévenus de fraude et de corruption avec comme vedette Xavière Tibéri (la terrible femme du chef) et en guest star le maire au masque d’empereur romain, furieux de se commettre avec la valetaille. Le rôle de soubrette virevoltante et bavarde est tenu par la 1ère adjointe Anne Marie Affret.
- Le deus ex machina est le Président Jean-Paul Albert qui patiemment tisse la toile de ses questions simples et précises.
- Pour égayer ce drame, par moment les avocats de la défense ou de la partie civile se redressent (incidents de séance) et agitent leurs vastes manches en vociférant. Il faut bien rappeler à leurs clients le pourquoi de leurs honoraires.
Le décor imposant et vétuste date de la 3e république : boiseries de chênes, hautes fenêtres où le ciel de Paris passe de gris poudré à la soie noire. Le sommet de la fontaine Saint Michel et les cris des mouettes nous rappellent que la vie est dehors.
À 9 heures du matin les rangs des tibéristes sont clairsemés : les vieilles dames n’aiment pas se lever tôt, même pour Jean. Le banc des journalistes est aussi quasiment vide. Le sujet n’est pas assez saignant.
Le président rappelle les avancées obtenues : les faux sont là. Ils ont été reconnus par Mesdames Affret, Mercier, Mokrycki, et Sabatier.
Le Président : s’adressant à Monsieur Nentien secrétaire Général de la Mairie du V° de 1990 à 2000 « ce qu’on vous reproche Monsieur Nentien c’est d’avoir transmis les dossiers. Vous arrivez après la lessive comme le chevalier blanc qui veut laver blanc … . Or vous étiez au courant et vous ne jetez jamais un œil au bureau des élections. !
Nentien - J’étais timoré, je n’ai pas voulu regarder au début
P-en 1994 vous participez puisque vous assistez au retrait des cartes des faux électeurs i.e. non-résidents dans le V˚. C’est seulement en 1997 que vous vous opposez à leur enlèvement. Mais vous acceptez qu’elles soient seulement photocopiées. Comment étaient gérées ces cartes de faux électeurs ?
Nentien- Par la poste !
Il faut à cet instant faire le panégyrique de ce magnifique service public « la poste française ». Les cartes des faux électeurs étaient envoyées par le bureau des élections aux adresses (fictives) dans le V°. Si de braves gardiennes des immeubles de Paris ne les récupéraient pas et n’arrivaient pas à les confier aux bons soins de zélées employées de la Mairie comme Madame Mokrycki, les cartes étaient relevées par la poste puisque étiquetées inconnues à l’adresse indiquée. Mais au service de Libourne des fonctionnaires efficaces, les postiers décachetaient les enveloppes et découvraient le nom, de l’envoyeur : la Mairie du V˚. Et c’est ainsi que les cartes retournaient par centaines dans leurs nids d’origine. 1200 Km à vol d’oiseau. Mais le hic était : comment les faire parvenir aux faux électeurs pour qu’ils puissent voter ?
Nentien – j’ai été convoqué par Monsieur et Madame Tiberi pour retirer les faux certificats d’hébergement. J’ai d’abord refusé et après sous leur pression, j’ai accepté de le faire avec Madame Bourgeix et Olivier Favre. On a fait de même pour les dossiers de vote par correspondance.
Comme Monsieur Nentien affirme qu’il n’a pas participé à la constitution de ces faux.
Le président conclut : donc pas de participation active, mais une complicité passive. »
Mais la belle machine un jour s’est grippée, il y avait trop de faux... En Mai 1994 Madame Tiberi a demandé à voir toutes les cartes revenues. D’après Monsieur Nentien, ceux qui ont participé à ce relevé des cartes (ou plutôt à ce vol de documents) étaient Monsieur et Madame Tibéri , Madame Affret, Oliver Favre et Jacqueline Mokrycki. Les cartes retirées de leurs boîtes étaient choisies par ces dames qui connaissaient par cœur leurs électeurs.
Mais les cartes sont sorties, mais on ne saura jamais comment elles ont été acheminées rue Vésale, la permanence de l’élu. À ce local (dont le loyer n’est toujours pas payé) des petites mains ont recopié les adresses exactes sur des enveloppes à en-tête Marie du V° avant de les envoyer.
Mais le doux Monsieur Nentien se rebelle et en 1997 (après lecture des articles du Canard Enchaîné) : « j’ai demandé de tout voir. J’ai exigé que désormais le bureau des élections ne délivre des cartes d’électeurs qu’après avoir vérifié l’adresse. J’ai fait une radiation massive. Ils m’ont mené une vie d’enfer, m’accusant d’être à la solde du PS. J’ai constitué des dossiers pour me protéger. D’ailleurs mon bureau a été l’objet d’une tentative d’effraction.
Patelin, le Président interroge : « Mais, il y avait une commission des révisions des listes ? »
Nentien : tout le monde savait qu’elles ne faisaient pas leur travail. Contents, on finissait à 18 heures au lieu de 21 heures.
Le Président : « étiez-vous au courant que ces inscriptions frauduleuses étaient la contrepartie de promesses de logement et / ou d’emplois à la ville de Paris ? »
Nentien : « à la permanence Madame Tibéri proposait une aide. Cela m’a été décrit. «
À 11h 1/4 Madame Tibéri (véritable Castafiore) arrive. Brouhaha de satisfaction sur les bancs des petites dames frisottées.
Monsieur le Procureur : dans vos papiers, on a découvert une demande de renseignement au sujet de Madame Lyne Cohen Solal (date de naissance adresse, nombre d’enfants, mariée où, à qui et s’il y avait des sympathisants RPR dans son immeuble est-ce habituel ?
Nentien : C’est l’écriture de Madame Giannoni du cabinet du Maire pour constituer un dossier …
De toute façon, je pense qu’ils avaient décidé de me faire porter le chapeau. Je suis naïf, je suis timide, je suis un homme du Nord…En 1997 l’atmosphère est devenue lourde. Monsieur Tibéri voulait garder les faux électeurs. Si vous en radiez 10 il faut en réinscrire 8 ! En fait c’est un homme prudent dans le mauvais sens du terme. En 1999 à la demande de Madame Mocrycki, Mesdames Affret, Tibéri, Monsieur Baecht sont arrivés dans mon bureau pour me forcer. (Sa voix tremble d’émotion ) et il continue : « c’était ignoble ». Mon explication est
- Qu’il voulait avoir une bonne élection pour le prestige
- Sa mairie, c’est sa propriété, il ne voulait pas y voir des opposants.
Une potiche qui ne s’est pas plu dans son rôle
Monsieur Bardon a été maire du V° pendant que Monsieur Tibéri était Maire de Paris
Le président : « avez-vous rédigé, demandé ou dicté des faux documents pour avoir de faux électeurs ?
Bardon : Non, je n’ai rien écris, je conteste, je n’ai jamais été rue Vésale je n’ai jamais vu de dossier, je ne suis pas allé au bureau des élections….
Le président : mais alors vous faisiez quoi à la Mairie ?
Bardon : j’étais maire ... je ne me suis pas plu dans ce rôle.
Long silence, très long silence.
Bardon : je n’ai rien fait, je ne sais rien,j’ai été une fois au bureau de Madame Mockriky pour demander une place pour un match de foot pour mon fils.
Avocat des parties civiles : vous êtes Maire à partir de 1993, vous avez dû donner des délégations aux adjoints ?
Bardon :je n’ai donné aucune délégation officielle, je n’ai pas choisi les adjoints. Ils étaient déjà choisis.
Avocat des parties civiles à partir de 1997 éclate l’affaire de fraude dans le V° . En avez-vous discuté avec Monsieur Tibéri ?
Bardon :je n’ai pas abordé ce sujet avec Monsieur Tibéri, car je connaissais ses réponses. Je n’avais pas les moyens de faire évoluer les choses
Avocat des parties civiles :Monsieur Nentien a dit qu’il avait reçu des instructions pour que vous n’ayez aucun contact avec les électeurs du V°.
Bardon : j’ai parlé de cloisonnement politique et administratif.
Suspension de séance annonce le Président. Arriverons-nous à avaler quelque chose ?
Lundi matin : 23 Février 2009
Le vaudeville ou le drame qui se joue, depuis plusieurs jours à la XVI° Chambre du TGI de Paris comprend
- Le chœur des vieilles groupies permanentées de Monsieur le Maire
- Auquel répond le club des amis de la démocratie.
- Les acteurs principaux sont les prévenus de fraude et de corruption avec comme vedette Xavière Tibéri (la terrible femme du chef) et en guest star le maire au masque d’empereur romain, furieux de se commettre avec la valetaille. Le rôle de soubrette virevoltante et bavarde est tenu par la 1ère adjointe Anne Marie Affret.
- Le deus ex machina est le Président Jean-Paul Albert qui patiemment tisse la toile de ses questions simples et précises.
- Pour égayer ce drame, par moment les avocats de la défense ou de la partie civile se redressent (incidents de séance) et agitent leurs vastes manches en vociférant. Il faut bien rappeler à leurs clients le pourquoi de leurs honoraires.
Le décor imposant et vétuste date de la 3e république : boiseries de chênes, hautes fenêtres où le ciel de Paris passe de gris poudré à la soie noire. Le sommet de la fontaine Saint Michel et les cris des mouettes nous rappellent que la vie est dehors.
À 9 heures du matin les rangs des tibéristes sont clairsemés : les vieilles dames n’aiment pas se lever tôt, même pour Jean. Le banc des journalistes est aussi quasiment vide. Le sujet n’est pas assez saignant.
Le président rappelle les avancées obtenues : les faux sont là. Ils ont été reconnus par Mesdames Affret, Mercier, Mokrycki, et Sabatier.
Le Président : s’adressant à Monsieur Nentien secrétaire Général de la Mairie du V° de 1990 à 2000 « ce qu’on vous reproche Monsieur Nentien c’est d’avoir transmis les dossiers. Vous arrivez après la lessive comme le chevalier blanc qui veut laver blanc … . Or vous étiez au courant et vous ne jetez jamais un œil au bureau des élections. !
Nentien - J’étais timoré, je n’ai pas voulu regarder au début
P-en 1994 vous participez puisque vous assistez au retrait des cartes des faux électeurs i.e. non-résidents dans le V˚. C’est seulement en 1997 que vous vous opposez à leur enlèvement. Mais vous acceptez qu’elles soient seulement photocopiées. Comment étaient gérées ces cartes de faux électeurs ?
Nentien- Par la poste !
Il faut à cet instant faire le panégyrique de ce magnifique service public « la poste française ». Les cartes des faux électeurs étaient envoyées par le bureau des élections aux adresses (fictives) dans le V°. Si de braves gardiennes des immeubles de Paris ne les récupéraient pas et n’arrivaient pas à les confier aux bons soins de zélées employées de la Mairie comme Madame Mokrycki, les cartes étaient relevées par la poste puisque étiquetées inconnues à l’adresse indiquée. Mais au service de Libourne des fonctionnaires efficaces, les postiers décachetaient les enveloppes et découvraient le nom, de l’envoyeur : la Mairie du V˚. Et c’est ainsi que les cartes retournaient par centaines dans leurs nids d’origine. 1200 Km à vol d’oiseau. Mais le hic était : comment les faire parvenir aux faux électeurs pour qu’ils puissent voter ?
Nentien – j’ai été convoqué par Monsieur et Madame Tiberi pour retirer les faux certificats d’hébergement. J’ai d’abord refusé et après sous leur pression, j’ai accepté de le faire avec Madame Bourgeix et Olivier Favre. On a fait de même pour les dossiers de vote par correspondance.
Comme Monsieur Nentien affirme qu’il n’a pas participé à la constitution de ces faux.
Le président conclut : donc pas de participation active, mais une complicité passive. »
Mais la belle machine un jour s’est grippée, il y avait trop de faux... En Mai 1994 Madame Tiberi a demandé à voir toutes les cartes revenues. D’après Monsieur Nentien, ceux qui ont participé à ce relevé des cartes (ou plutôt à ce vol de documents) étaient Monsieur et Madame Tibéri , Madame Affret, Oliver Favre et Jacqueline Mokrycki. Les cartes retirées de leurs boîtes étaient choisies par ces dames qui connaissaient par cœur leurs électeurs.
Mais les cartes sont sorties, mais on ne saura jamais comment elles ont été acheminées rue Vésale, la permanence de l’élu. À ce local (dont le loyer n’est toujours pas payé) des petites mains ont recopié les adresses exactes sur des enveloppes à en-tête Marie du V° avant de les envoyer.
Mais le doux Monsieur Nentien se rebelle et en 1997 (après lecture des articles du Canard Enchaîné) : « j’ai demandé de tout voir. J’ai exigé que désormais le bureau des élections ne délivre des cartes d’électeurs qu’après avoir vérifié l’adresse. J’ai fait une radiation massive. Ils m’ont mené une vie d’enfer, m’accusant d’être à la solde du PS. J’ai constitué des dossiers pour me protéger. D’ailleurs mon bureau a été l’objet d’une tentative d’effraction.
Patelin, le Président interroge : « Mais, il y avait une commission des révisions des listes ? »
Nentien : tout le monde savait qu’elles ne faisaient pas leur travail. Contents, on finissait à 18 heures au lieu de 21 heures.
Le Président : « étiez-vous au courant que ces inscriptions frauduleuses étaient la contrepartie de promesses de logement et / ou d’emplois à la ville de Paris ? »
Nentien : « à la permanence Madame Tibéri proposait une aide. Cela m’a été décrit. «
À 11h 1/4 Madame Tibéri (véritable Castafiore) arrive. Brouhaha de satisfaction sur les bancs des petites dames frisottées.
Monsieur le Procureur : dans vos papiers, on a découvert une demande de renseignement au sujet de Madame Lyne Cohen Solal (date de naissance adresse, nombre d’enfants, mariée où, à qui et s’il y avait des sympathisants RPR dans son immeuble est-ce habituel ?
Nentien : C’est l’écriture de Madame Giannoni du cabinet du Maire pour constituer un dossier …
De toute façon, je pense qu’ils avaient décidé de me faire porter le chapeau. Je suis naïf, je suis timide, je suis un homme du Nord…En 1997 l’atmosphère est devenue lourde. Monsieur Tibéri voulait garder les faux électeurs. Si vous en radiez 10 il faut en réinscrire 8 ! En fait c’est un homme prudent dans le mauvais sens du terme. En 1999 à la demande de Madame Mocrycki, Mesdames Affret, Tibéri, Monsieur Baecht sont arrivés dans mon bureau pour me forcer. (Sa voix tremble d’émotion ) et il continue : « c’était ignoble ». Mon explication est
- Qu’il voulait avoir une bonne élection pour le prestige
- Sa mairie, c’est sa propriété, il ne voulait pas y voir des opposants.
Une potiche qui ne s’est pas plu dans son rôle
Monsieur Bardon a été maire du V° pendant que Monsieur Tibéri était Maire de Paris
Le président : « avez-vous rédigé, demandé ou dicté des faux documents pour avoir de faux électeurs ?
Bardon : Non, je n’ai rien écris, je conteste, je n’ai jamais été rue Vésale je n’ai jamais vu de dossier, je ne suis pas allé au bureau des élections….
Le président : mais alors vous faisiez quoi à la Mairie ?
Bardon : j’étais maire ... je ne me suis pas plu dans ce rôle.
Long silence, très long silence.
Bardon : je n’ai rien fait, je ne sais rien,j’ai été une fois au bureau de Madame Mockriky pour demander une place pour un match de foot pour mon fils.
Avocat des parties civiles : vous êtes Maire à partir de 1993, vous avez dû donner des délégations aux adjoints ?
Bardon :je n’ai donné aucune délégation officielle, je n’ai pas choisi les adjoints. Ils étaient déjà choisis.
Avocat des parties civiles à partir de 1997 éclate l’affaire de fraude dans le V° . En avez-vous discuté avec Monsieur Tibéri ?
Bardon :je n’ai pas abordé ce sujet avec Monsieur Tibéri, car je connaissais ses réponses. Je n’avais pas les moyens de faire évoluer les choses
Avocat des parties civiles :Monsieur Nentien a dit qu’il avait reçu des instructions pour que vous n’ayez aucun contact avec les électeurs du V°.
Bardon : j’ai parlé de cloisonnement politique et administratif.
Suspension de séance annonce le Président. Arriverons-nous à avaler quelque chose ?