Obama, une sélection d'articles

Publié le par desirsdavenirparis5

Obama, enquête sur un itinéraire intellectuel atypique        Par Sylvain Bourmeau
Mediapart.fr

C'est un «pragmatiste», entend-on souvent à propos de Barack Obama. Ceux qui tentent ainsi d'en faire un homme politique comme les autres ne croient pas au fond si bien dire. Et ils sont probablement loin de se rendre compte combien, au contraire, le fait d'être un authentique pragmatiste singularise Barack Obama.
Car Barack Obama est un pragmatiste au sens original du terme. Il est même le premier président américain directement issu de cette grande tradition philosophique, la première spécifiquement américaine.Toute sa trajectoire, de son milieu familial atypique jusqu'au choix original de l'école pour ses filles, en passant par ses années éclectiques de formation et ses expériences professionnelles variées, témoigne d'un enracinement profond dans le pragmatisme et différents mouvements politiques et sociaux progressistes qui en sont inspirés.
La preuve la plus évidente, même si elle n'a jamais fait l'objet de beaucoup d'analyses, ce sont les années passées à Chicago comme « animateur social » (community organizer). Obama y consacre 150 pages dans Les Rêves de mon père, le livre qu'il a écrit au début des années 1990, après son passage par la Harvard Law School et avant qu'il n'entame sa carrière politique.
En 1985, jeune diplômé en sciences politiques de Columbia University, Barack Obama répond à une offre d'emploi parue dans le New York Times pour un travail d'animateur social dans un quartier pauvre de Chicago. Quelques semaines plus tard, il débarque dans Windy City, capitale historique du pragmatisme, une tradition philosophique qui a laissé une empreinte très forte sur la ville, sa culture politique et civique locale, véritable creuset du progressisme américain. Une culture qui marquera durablement Obama comme le note Meghan O'Rourke, dont le bref portrait d'Obama en intellectuel de Hyde Park s'avère le seul de la presse américaine.
Obama travailleur social à la mode Chicago
A 24 ans, Obama est donc recruté par la Calumet Community Religious Conference, une association au drôle de nom animée par trois anciens disciples de Saul Alinsky, le fondateur du mouvement du community organizing, mort dix ans plus tôt. Totatement inconnu en France, Alinsky est considéré aux Etats-Unis comme une grande figure du travail social et d'une certaine radicalité. C'est un pur produit de l'Ecole de Chicago de sociologie, formé notamment par Robert Park, Ernest Burgess, Roderick McKenzie, les auteurs en 1925 du célèbre The City.
A partir des années 1920, Park, qui avait longtemps été journaliste, envoyait ses étudiants sur le terrain comme il l'avait fait autrefois avec ses reporters. Dans l'esprit de l'enquête de Thrasher, The Gang, il envoya son étudiant Alinsky explorer le gang le plus célèbre de la ville, celui d'Al Capone. C'est en côtoyant cette bande du côté du meat market de Chicago, le fameux « Back of the yard » dont le romancier Upton Sinclair avait déjà décrit la misère en 1905 dans The Jungle, qu'Alinsky eut envie de quitter la sociologie pour s'investir dans le travail social.
Peu à peu, il développera une méthode qu'il mettra en œuvre autant qu'il l'enseignera sous le nom de community organizing. Cette même méthode que Barack Obama va appliquer sur le terrain avant, à son tour, de l'enseigner. En 1990, Obama a rédigé un chapitre d'un livre collectif d'hommage à Alinsky.
Gloire locale de cette ville qui en compte tant (le brillant musicien Sufjan Stevens lui a même rendu un hommage inattendu sur son album Avalanche en 2006, avec un titre qui s'appelle « The perpetual Self or What Would Saul Alinsky Do ?»), le nom d'Alinsky a pourtant largement dépassé les frontières de la ville. Au point qu'en 1968, une jeune étudiante de 22 ans de Wellesley College décide de lui consacrer son mémoire: elle s'appelle... Hillary Rodham (bientôt Clinton). A la lecture du mémoire, Alinsky lui propose de venir travailler avec lui, elle décline, préférant partir étudier le droit à Yale.
S'agissant du rapport à l'action sociale et politique, voilà sans doute une différence majeure entre le nouveau président et sa secrétaire d'Etat. « Quand j'ai commencé à faire ce travail d'animation sociale, j'avais une compréhension très abstraite de l'idée de changement social », confiait Obama en 2007 à Ryan Lizza pour le New Yorker, ajoutant que cette pratique professionnelle lui avait « permis de tester ses idées », dans la logique de l'expérience chère au pragmatisme.
Dans son discours de candidature à la candidature, toujours en 2007, Obama avait révélé que c'était là, durant ces années de travail social à Chicago, qu'il avait reçu sa véritable formation, et non au collège Occidental de Los Angeles ou à l'Université Columbia, ni même à Harvard plus tard.
Au centre, la pensée et l'action de John Dewey
Toujours au New Yorker, Obama expliquait qu'il ne venait « pas d'une famille politisée, (qu')il n'y avait pas de tradition militante dans la famille ». Précisant qu'il avait quand même « vu, enfant, une extrême pauvreté en Indonésie, et de grandes différences de richesse ». Il aurait toutefois pu ajouter qu'il venait d'une famille sinon politisée au moins très intellectuelle, qui l'avait, sans que nécessairement il le sache, extraordinairement bien préparé à l'expérience du travail social à Chicago.
Sa mère était une anthropologue et, surtout, elle avait fait sa thèse à l'Université de Hawaii avec une certaine Alice Dewey, devenue amie très proche de la famille, et qui n'est ni plus ni moins que la petite-fille de John Dewey, grand philosophe américain, disciple de William James, le fondateur du pragmatisme. Dewey est aussi un homme qui a profondément marqué Chicago même s'il n'y a passé que quelques années, c'est par lui que s'est notamment opéré le passage du pragmatisme de la philosophie à la sociologie. Il fut le professeur de Robert Park, avec lequel il envisagea même un moment de lancer un très ambitieux journal, Thought News, dont le fiasco provoqua le départ de sa femme, une autre Alice Dewey (la grand-mère de la précédente), pour... Hawaii.
A Chicago, outre l'enseignement et la direction du département de la philosophie, Dewey a joué un rôle citoyen majeur en participant notamment à la création du grand syndicat enseignant AFT ainsi qu'en fondant une école expérimentale qui fonctionnait selon ses principes pédagogiques de l'apprentissage par l'expérience.
C'est justement dans cette Lab School, toujours en activité au sein de l'Université de Chicago, que Barack et Michelle Obama ont décidé de scolariser leurs deux filles. Ce choix laisse entrevoir les préférences d'Obama en matière de politique scolaire, et a déjà donné lieu à de très nombreux débats aux Etats-Unis, qui lui ont notamment valu d'être taxé de gauchiste par la droite chrétienne.
Comme William James, le frère du romancier Henry et véritable co-inventeur avec Charles S. Peirce du pragmatisme, Dewey venait d'un milieu religieux, en l'occurrence de la tradition du social gospel. Sa femme Alice lui a présenté des figures du mouvement social chrétien, en particulier Jane Addams, fondatrice dans sa Hull House du premier centre social des Etats-Unis et donc de l'aide sociale publique.
Le pragmatisme a irrigué tant le tissu associatif laïque que les églises à Chicago. Et lorsque Barack Obama arrive dans la ville, c'est précisément pour tenter d'organiser la collaboration de différentes églises du South Side. C'est là qu'il fera la connaissance de « son » pasteur, Jeremiah Wright, que le Chicago Tribune n'hésite pas à qualifier de « Pragmatist Preacher ».
Barack Obama, sociologue en chef
C'est dans cette culture politique à la fois très spécifique à Chicago (et même à certains quartiers de Chicago, dans le sud de la ville et autour de l'université), mais qui fut aussi le laboratoire du service public américain, du mouvement social, et plus largement du progressisme que s'est formé le jeune Barack Obama. Cette tradition philosophico-politique est à l'origine également du combat pour les droits des minorités et notamment des Noirs.
La filiation est de ce point de vue si frappante que William James, fondateur du pragmatisme, fut le premier professeur à faire entrer, en 1888, un étudiant noir à Harvard, le futur sociologue W. E. B. Du Bois. John Dewey et Jane Addams furent parmi les fondateurs de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Robert Park, entre ses carrières de journaliste et de sociologue, fut, durant dix ans dans le Sud, l'activiste principal du Tuskegee Institute de Booker T. Washington, premier Noir invité à dîner à la Maison Blanche. C'était en 1906, le président était Theodore Roosevelt et cela avait provoqué un scandale comme l'a pertinemment remarqué John McCain le soir du 4 novembre dans son discours d'acceptation de la défaite.
C'est cette culture des droits civiques et de l'activisme pragmatique qui a conduit Obama à entrer par la suite à la Harvard Law School puis, une fois diplômé, à renoncer aux gros salaires des cabinets d'avocats pour préférer enseigner, jusqu'en 2004, le droit constitutionnel et les libertés publiques à l'Université de Chicago.
Quand, en 1992, il débutera sa carrière politique, il mettra en œuvre les techniques de community organizing qu'il avait éprouvées pour parvenir à faire ouvrir un bureau pour l'emploi ou à désamianter des immeubles. Il organisera notamment une spectaculaire opération destinée à convaincre les citoyens à s'inscrire sur les listes. C'est à partir de cette méthode d'organisation, qui repose sur le pouvoir et l'intérêt des participants, qu'il envisagera un moment la création de comités de citoyens pour préparer les textes législatifs, une forme de démocratie participative.
C'est ce Barack Obama sociologue, qui préfère d'abord voir le monde tel qu'il est et non tel qu'il devrait être, qui a délivré au moins deux magistrales leçons de sciences sociales pendant la campagne, d'ailleurs saluées comme telles par de nombreux sociologues professionnels. Son discours de Philadelphie sur la « race », le 18 mars 2008. Et celui, un mois plus tard, sur « l'aigreur des membres de la classe ouvrière bousculés par la situation économique et qui se tournent vers la religion, les armes ou l'antipathie pour ceux qui ne sont pas comme eux ». Au point qu'un journaliste du Huffington Post a pu se demander (pour s'en réjouir) si on élisait le sociologue en chef !
Un intellectuel à la Maison Blanche
D'ailleurs, certains observateurs de la droite ne s'y sont pas trompés, qui vouent par principe une véritable haine aux sciences sociales et aux travailleurs sociaux (un discours qu'on connaît bien de ce côté-ci de l'Atlantique aussi). Ainsi David Hill, un sondeur républicain, s'est plaint du désormais trop grand poids des sciences sociales dans les programmes scolaires dont Barack Obama serait, en quelque sorte, la preuve vivante...
Sa proximité avec les sciences sociales s'est trouvée renforcée aussi du fait de son mariage avec Michelle Obama, elle aussi sociologue de formation, auteur, en 1985, à Princeton d'une thèse consacrée à l'insertion professionnelle des étudiants noirs diplômés de cette Université.
L'importance considérable de l'élection d'un Noir à la Maison Blanche a naturellement masqué un autre fait, presque aussi important pourtant, et qui nous renvoie, ici en France, en miroir un autre reflet fort désagréable : les Américains ont élu président un intellectuel, un homme qui, il y a quatre ans encore, enseignait à l'université.
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Todd Gitlin : « Il est l’élu d’un mouvement politique inédit »
Par Sylvain Bourmeau, Mediapart.fr

Professeur de journalisme et de sociologie à Columbia University (NY), Todd Gitlin est l'un des intellectuels américains issus du mouvement étudiant des années 1960. Président de Students for a Democratic Society, il fut l'un des organisateurs de la première manifestation anti-guerre du Viêtnam en 1965 et, la même année, de la première action de désobéissance civile, un sit-in à la Chase Manhattan Bank de New York, contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud.
Depuis les années 1970, il mène des recherches et enseigne sur les médias, dans une perspective sociologique. Il est l'auteur de livres importants, parmi lesquels The Whole World Is Watching, sur les relations entre la gauche et les médias. Il collabore depuis très longtemps à de nombreux journaux, parmi lesquels le New York Times, le Los Angeles Times ou le Washington Post mais aussi la revue Dissent ou le magazine Mother Jones. Pour Mediapart, il revient sur la signification de l'élection de Barack Obama. Entretien .
Quel genre d'événement historique représente pour vous la victoire d'Obama ?
C'est un énorme événement. C'est le début du XXIe siècle, enfin. C'est la fin de la mainmise exercée par la droite sur la politique américaine depuis la première élection de Reagan en 1980. C'est la possibilité de voir le centre de gravité politique basculer et se stabiliser à gauche. Et surtout c'est la perspective de s'affronter enfin aux vrais problèmes. Ça fait beaucoup.
C'est donc d'abord pour vous un commencement mais n'est-ce pas aussi le produit d'une longue histoire ?
Très longue. Commençons par le plus évident : la lutte des Africains-Américains pour la
à la vie publique américaine est une affaire de plusieurs siècles. Et elle a pris des formes particulièrement aiguës depuis les années 1950. Mais c'est aussi le produit d'une histoire de la gauche, sa tentative de construire une coalition capable de soutenir durablement un projet progressiste. Cela ne s'est pas vu depuis le New Deal, même si l'esprit du New Deal a prévalu entre 1963 et 1968. Depuis, la coalition qui avait rendu cela possible s'était désintégrée.
Une nouvelle coalition est en marche, qui n'est pas tout à fait celle du New Deal. Elle devra faire face à de nombreux obstacles mais au moins, maintenant, savons-nous à quel jeu nous jouons. On l'attend depuis longtemps, mais là elle semble politiquement possible et capable surtout de tenir ses promesses. Et elle doit impérativement tenir ses promesses pour devenir un fait politique durable.
De 1968 à 2008, la transformation de la société américaine
En 1968, il y a quarante ans, était-il possible pour le leader étudiant que vous étiez d'imaginer un président noir ?
Pas vraiment. Cela dit, je suis sûr que la question était posée. En 1967, des groupes anti-guerre du Viêtnam et militants des droits civiques ont espéré que Martin Luther King se présente. Ce qu'il a refusé. S'il avait accepté, cela aurait simplement pris une dimension symbolique. Personne n'imaginait la candidature d'un noir au sein de l'un des deux grands partis.
Que dit, selon vous, l'élection d'Obama à propos de la question de la « race » aujourd'hui aux Etats-Unis ?
Cela nous enseigne une chose très importante : le fait qu'un président africain-américain peut être élu par une coalition dont seule une petite moitié est constituée par des Africains-Américains, des Hispaniques, des Asiatiques, etc. La majorité des gens qui ont voté Obama étaient donc blancs. Voilà ce que cela nous dit : c'est possible. Cela dépend bien sûr de la personne du candidat.
Je ne crois pas que les Américains ont voté pour un Noir parce qu'il est noir. Obama est un homme politique de grand talent, doté de toutes les compétences, un mélange d'éloquence et de sérieux intellectuel, et moral. Ce que l'on sait désormais, c'est qu'une personne douée de ces talents peut parvenir au sommet en Amérique.
Pendant cette longue domination politique des conservateurs, depuis 1968, diriez-vous que culturellement l'Amérique s'est néanmoins profondément transformée au point de rendre l'élection d'Obama possible ?
L'Amérique a beaucoup changé. Les jeunes, en particulier, ne vivent plus dans le monde soit blanc soit noir dans lequel j'ai grandi. Leurs vies ne sont pas ségréguées, leur expérience du travail n'est pas ségréguée, leurs médias ne sont pas ségrégués... Ce sont des changements majeurs. Les personnes de plus de 65 ans vivent toujours dans leur monde, mais c'est un monde qui s'évapore, et qui disparaît à jamais car les prochains vieux sont les enfants des sixties pour lesquels la « race » n'est tout simplement pas une question comme elle a pu l'être pour leurs parents.
Obama, porté par un mouvement politique inédit
Que pensez-vous de la manière dont la campagne d'Obama fut menée ?

La campagne fut menée brillamment. Difficile d'y repérer la moindre erreur tactique. Mais le plus important, c'est ce réseau qu'ils ont créé ou prolongé, une approche politique qui repose sur des amateurs très bien organisés, Etat par Etat. Ce réseau fut créé au moment de la campagne de Howard Dean en 2004, et ils ont pu le récupérer. En tant que chairman du National Democratic Committee, Dean a conçu cette stratégie des 50 Etats qui s'est avérée très utile pour l'équipe Obama. Cette possibilité de mobiliser sur le net, d'incorporer des blogs et de multiplier les communications à l'intérieur du cadre classique d'une campagne fut assez extraordinaire. Ce n'était pas à la portée de n'importe quel candidat. Il fallait un homme plausible pour cela, quelqu'un capable d'intéresser une masse critique suffisante. Il a aussi pris le risque de pointer les dérives financières des campagnes en se présentant comme celui qui acceptait de petits dons. Au point même qu'il a pu énerver certains de ses soutiens en refusant le financement public. Mais au total la campagne a su donner des rôles à un réseau complet de personnes qui, d'une certaine façon, constitue un mouvement. Il existe bien un mouvement Obama, et c'est une chose étrange, inédite. Le mouvement qui a élu Franklin Roosevelt n'était pas un mouvement Franklin Roosevelt. C'était un mouvement de gauche, issu de la crise économique de 29 et dont le centre se trouvait dans les syndicats et les groupes pour les droits civiques. Le mouvement qui a élu et soutenu Lyndon Johnson, sauf sur la guerre au Viêtnam, s'appuyait sur le mouvement des droits civiques. Dans ces deux cas précédents, il s'agissait de mouvements préexistants, qui pouvaient être encouragés ou non par le président mais qui avaient leurs vies propres. Cette fois, il n'y a pas de mouvement indépendant, ou pour le dire autrement l'esprit de mouvement se situe à l'intérieur de la politique mainstream. Il n'y a presque plus de gauche alternative. La vraie gauche, c'est celle qui peut établir le contact avec la machine démocrate – ce qu'Obama a rendu possible. Et l'une des questions qui se posent à lui maintenant c'est : que fait-il de ce mouvement maintenant qu'il est au pouvoir ? Il y a fait allusion dans son discours le soir de la victoire : « Nous n'avons pas fini, nous devrons revenir. » C'est la rhétorique du mouvement. C'est à lui de décider ce qu'est ce mouvement, des discussions ont déjà lieu à ce sujet.
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Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau s’adressent à Barack Obama
Par Sylvain Bourmeau
Mediapart.fr

Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, tout à la fois poètes, romanciers et essayistes, aiment les inaugurations. Ou plutôt ils aiment s'y inviter, avec, en guise de carton, un petit livre écrit spécialement pour l'occasion, L'Intraitable Beauté du monde. Adresse à Barack Obama.
Ils avaient fait de même au moment de l'installation de Brice Hortefeux en son «ministère de l'immigration et de l'identité nationale». C'était Quand les murs tombent, un texte bref et fort, «protestation contre ce mur-ministère qui tente de nous accommoder au pire, de nous habituer peu à peu à l'insupportable, de nous mener à fréquenter, en silence et jusqu'au risque de la complicité, l'inadmissible. Tout le contraire de la beauté».
Mais ce monde à l'intraitable beauté réserve aussi, parfois, des surprises inouïes. Proprement incroyable quelques mois encore avant le 4 novembre dernier, l'élection de Barack Obama fut vécue par ces deux grandes figures de la littérature comme un véritable «miracle poétique». Et une invitation à s'y projeter, à continuer d'espérer.
Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau , L'Intraitable Beauté du monde. Adresse à Barack Obama, éditions Galaade, 64 pages, 8 euros



Publié dans Amérique

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